Notre Dame

avec pour canevas le poème de Baudelaire  : Correspondances
mon hommage à Notre Dame 

 

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Comme de longs échos qui de loin se confondent

 La fumée, les odeurs et les cris se répondent

 La pierre s’échauffe,  le feu se répand

 Il est des cris du bois comme des chairs d’enfants

 lumineux comme les flammes, furieux comme l’émotion

 Et d’autres intenses, noyés dans l’affliction

 Ayant l’expansion d’un incendie  expiatoire

 Qui brûle les transports de l’âme et de l’Histoire.

L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 8 La mort 2/4

 

La mort -2/4

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En ce temps-là, avant les attentats, je voyageais en avion et j’arrivais à l’aéroport d’Aix-Marseille où mon Père venait me chercher.

Quand Papa ouvre le coffre de la voiture, je remarque qu’il n’y a pas de poils de chien.
Je pense immédiatement que Timm n’est pas allé se promener à Sainte Victoire.
Mais ce n’est pas le moment de faire des reproches à mon Père dès mon arrivée.

C’est le mois de décembre, le matin j’ai choisi de porter un manteau rouge. Ce n’est pas forcément une bonne idée pensais-je en le prenant.
Tant pis pour les poils de Timm sur le manteau quand il sautera de joie pour m’accueillir.

Nous arrivons à Bouffelaure.
Il y a une voiture garée devant le portail de la maison.

« Tu sais Marie, je ne suis pas très courageux » me dit Papa.
Je le regarde, tente d’anticiper ses propos, la voiture que je ne connais pas ? Maman ?

Je sors de la voiture et j’entends la voix de mon Père :
« Timm est mort » !

……………………………………………………………………………………………………………………….

Que dis-tu ?

Qu’est-ce que tu dis ?

Où est Timm ?

Timm !

Maman accourt à ma rencontre. Timm n’est pas dans ses pas. Papa suit avec mon sac de voyage.

Je comprends quand je dévisage Maman que j’ai bien entendu :

Timm est mort.

« Où est-il » ?

« Il est enterré au pied du grand sapin ».

Je ne verrai plus qu’en rêves cet animal génial aussi intelligent que fidèle.

L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 8 La mort 1/4

La mort -1/4

 

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Timm est mort à l’âge de 7 ans. Deux balles dans les reins.

Il n’est pas mort sur le coup, il a franchi une clôture et tenter de rejoindre la maison.
Il n’y est pas arrivé, il est mort en chemin.

Quand le drame a lieu j’étais à Paris. Je dormais et je rêvais.
Timm prend son élan pour sauter un grillage qui est trop haut.
Dans mon rêve je ferme les yeux au moment où le chien s’élance.
Je suis très angoissée par l’idée qu’il ne va pas y arriver et qu’il va s’éventrer.
Toujours dans mon rêve, je rouvre les yeux, ce n’est plus le chien mais mon cheval qui galope de l’autre côté.

Je me réveille. La scène du rêve est devant moi, j’appelle mes parents pour avoir des nouvelles du cheval. Ils me rassurent pour le cheval mais… ne m’informent pas de la mort de Timm.

Timm à son dernier souffle pensait à moi si fort que j’ai reçu cette pensée à Paris.

Dans sa souffrance il m’appelait pour que je vienne le sauver et … je n’étais pas là.

Timm savait qu’il pouvait compter sur moi et je n’étais pas là.

Plus d’un mois après sa mort j’ai trouvé le grillage qu’il avait franchi dans sa fuite.

Les poils de la fourrure de Timm y étaient encore accrochés.

L’histoire de Timm -chapitre 7 L’abandon

 

L’abandon-1/1

 

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J’ai partagé avec Timm les neuf premiers mois de sa vie.
Quand je suis partie à Paris nous nous sommes vus que par intermittence pendant six ans.

Il y a eu deux temps dans la vie de Timm.

Je pensais que Timm serait plus heureux dans la campagne aixoise avec mes parents qu’avec moi dans un appartement parisien.
Ce fut un mauvais raisonnement et une grosse erreur.

Timm est resté des jours et des lunes au portail à m’attendre.
Il ne voulait ni manger ni entrer dans la maison.
Il sortait de la propriété et me cherchait comme un fou.

Mes parents ne m’ont pas informée de la situation.
Quand je l’ai su des années plus tard, le mal était fait et j’étais effondrée.

Je me souviens de son regard noyé lors de mon premier retour, de ces longues minutes qui ont été nécessaires à Timm pour comprendre que je n’étais pas un mirage.

Il a compris, dès mon second retour, que je partais mais que je revenais.
Le rythme était pris lors de mes voyages suivants.

En temps-chien, que duraient mes absences ?

Mes parents ne m’ont jamais remplacée, c’était moi et personne d’autre.
C’est avec moi qu’il s’éclatait dans les bois.
Ce que j’avais planifié : Maman pour le nourrir pour qu’il s’attache à elle ; Papa pour l’amener à Sainte Victoire où il serait heureux.
Rien ne s’est passé comme prévu.

Je suis son maître à vie, le chien veille sur mes parents parce que je lui demande et il prend sa tâche très au sérieux.
Timm ne quitte pas Maman d’une semelle.

L’histoire de mon chien Timm -chapitre 6 Le sixième sens

 

Le sixième sens -1/1

 

DANS LE JARDIN DE PAULHAGUET

 

 

Timm et moi nous nous parlions avec les yeux…

Un jour, je m’ennuie chez ma grand-mère qui me raconte des histoires que je connais par cœur pour les avoir entendues maintes fois.
Mon envie d’aller promener est tellement évidente pour Timm qui me regarde, couché sous la table, qu’il se lève et va jusqu’à la porte, manifester son désir de sortir.
Merci mon chien ! je ne blesserai pas ma grand-mère.

 

J’aime courir dans les bois, mon chien aussi.
Je ne suis pas très expansive, mon chien non plus.
Tel maître, tel chien
Il sera une fois, plus expansif que moi :
Je lis, assise au bord de la terrasse.
Timm est couché face à moi. Je lève les yeux, il me regarde, la tête dans l’herbe entre ses pattes avant. Je le regarde à mon tour en pensant très fort « je t’aime mon chien ».
Timm bondit et me gratifie d’un grand coup de langue à travers la figure !
Il reprend sa position et moi ma lecture.
Un « shining » de plus dans notre relation…

Quand je descends en ville pour faire des achats, je laisse Timm à Bouffelaure.
Il m’accompagne jusqu’au portillon et je lui dis : je reviens tu gardes la maison.
Il comprend et il m’attend.

Dès qu’il voit mon sac de voyage, Timm me fait la gueule.
Il reste ostensiblement sous le porche et me suit du regard sans bouger.
Il boude et je lis dans ses yeux : c’est bon casse-toi, je ne t’accompagne pas puisque tu repars !

Maman est jalouse :
Elle espère, en vain, que quand je serai partie Timm soit bien content de l’avoir !

L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 5 Le rite des balades 4/4

 

Le rite des balades -4/4

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Pendant notre course le soleil grimpe lentement au revers du massif rocheux.

À l’instant où l’astre atteint le sommet ses premiers rayons cisèlent la roche et auréolent la montagne, c’est le signal :
les oiseaux se mettent à chanter à tue-tête.

Timm et moi avons bouclé notre parcours, heureux et repus de notre échappée dans les bois, nous reprenons le chemin de la maison.

Les premiers volets s’ouvrent quand nous arrivons à Bouffelaure
Très en forme pour entamer une belle journée, je profite d’un moment de quiétude sur la terrasse avec des fruits et du thé.

Pas trop loin de moi, dans un coin d’ombre qu’il s’est choisi dans le jardin, Timm me surveille discrètement.

Nous écoutons la maison parler dans une perception fusionnelle :
Chaque porte émet un son particulier, chaque pièce a sa résonance.

Je sens à distance la présence de mon chien.
Timm sait toujours où je suis dans cet espace de rêve.

L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 5 Le rite des balades 3/4

 

Le rite des balades -3/4

 

Version 2 

 

Nous sommes les rois de la forêt à Sainte Victoire et, hormis les sangliers, les biches, les lapins et les écureuils il n’y a pas âme qui vive lors de notre course quotidienne.

Un jour nous faisons une rencontre exceptionnelle :
Au bas du sentier menant au barrage nous croisons un jeune-homme accompagné d’une chèvre.
Le jeune-homme nous voit surgir du sentier, pris de panique – Timm est un berger allemand à poils longs et la course fait gonfler les poils de sa crinière tel un lion- il prend sa chèvre dans ses bras.

Timm au pied, je le croise en riant et en lui souhaitant le bonjour.

Le lendemain, même lieu, même jeune-homme, même chèvre et, même scénario: je le croise, j’appelle mon chien et je lui dis bonjour.
Non, me répond- t-il : re-bonjour.

Je renchéris non, bonjour ! hier était un autre jour !
Nous ne l’avons plus jamais revu …

Sans doute, un jeune homme instinctif… qui aimait sa chèvre !

Cette rencontre m’a rappelée une autre expérience en Auvergne.

Partis dans les champs au-devant du berger qui ramenait le troupeau à la ferme de mes cousins, je n’ai pas anticipé sur l’instinct de loup de Timm.
Dès qu’il a senti leur odeur, avant même de les voir, il a foncé sur les moutons comme un fou. Timm a attrapé une brebis à la gorge.
J’ai pu intervenir une fraction de seconde avant qu’il ne referme ses crocs.
Le drame a été évité de justesse au prix d’une belle frayeur pour le berger et …pour moi.

C’était une erreur de ma part, j’aurais dû anticiper, aller à la bergerie avec Timm, prendre un agneau dans mes bras et le caresser.

Dès lors et pour me faire plaisir Timm, chien très obéissant, aurait respecté mes amis les moutons.

L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 5 Le rite des balades 2/4

 

Le rite des balades -2/4

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Les premiers cinq cents mètres nous traversons le barrage de Bimont, je marche pour m’échauffer. À mes côtés Timm jappe et saute de joie.
Je saute et je ris avec lui.

 La course est lancée.
Timm devant s’enivre des parfums qui montent de la terre qui s’éveille.
Toutes ces fleurs se refermeront quand le soleil plongera sur la montagne.
Le chien court après les lapins et les écureuils.

Je respire je cours je vis

J’ai choisi les chemins avec deux points d’eau.
Aux six kilomètres, c’est une rivière où Timm se désaltère et rafraîchit les coussinets de ses pattes, endoloris par les chemins rocailleux.
Aux douze kilomètres c’est l’anse du barrage de Bimont.
Nous l’atteignons au bout d’une forte descente dans une course folle qui nous fait sauter par-dessus les rochers et les racines des arbres qui jalonnent le sentier très étroit.

Timm connaît tous les chemins.

L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 5 Le rite des balades 1/4

 

Le rite des balades -1/4

 

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Timm et moi avions des rites quotidiens.
Le matin avant le lever du jour nous partions courir dans les forêts de pins.
Réveil à l’aube, ne pas réveiller la maison en mesurant mes gestes.
Mon chien dormait allongé devant la porte de ma chambre.
Même si je l’avais voulu, il était impossible de partir sans lui.
Nous descendions les escaliers en silence.
Timm avait conscience de la maison endormie.
Il surveillait les préparatifs du départ.

Un matin je me souviens, je suis réveillée dans mon lit.
Ai-je pris plus de temps que d’habitude ?
Timm ouvre la porte et émet un aboiement étouffé pour me donner le signal du départ.

Oui mon chien je suis réveillée, j’arrive.
J’ai adoré ce moment de complicité.

La voiture a démarré silencieusement dans la pente.

La route était déserte pendant les dix kilomètres pour atteindre les pieds du massif de Sainte Victoire.

 

L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 4 Le propriétaire 1/1

 

Le Propriétaire  -1/1

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Timm avait la notion de sa propriété,
Gare aux chats, chiens et écureuils qui franchissaient les clôtures
Timm se transformait en fusée, les intrus ne revenaient pas deux fois !

C’était le temps béni où je croquais des amandes, des noix et des noisettes.

Aujourd’hui Ben et Ilan les deux écureuils qui ont élu domicile à Bouffelaure me piquent toutes les récoltes.

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Je les apostrophe mais ça leur est bien égal.

Ils viennent me narguer jusque sur la terrasse !            

  

Timm n’a jamais appris à être propre il l’a toujours été.
Très pudique il ne veut pas que je le regarde quand il s’arrête.
Il pousse l’idée de la propreté jusqu’à franchir les clôtures de Bouffelaure pour faire ses besoins.