Mains tueuses

Le bracelet de jais enroulé autour du poignet nous informe qu’il s’agit d’une servante. Elle écrase entre ses ongles, mains jointes, une puce.

Ce geste disgracieux consistant à se débarrasser de la vermine était un geste d’hygiène élémentaire et un signe de misère chez les gens du peuple qui portaient longtemps les mêmes vêtements sans se laver.

La Tour baigne son tableau d’une lumière christique, il éclaire la servante comme ses Marie-Madelaine.
Il crée une ambiance mystique.

La Tour installe un contraste puissant entre la noblesse picturale et la trivialité du sujet, entre l’opalescence de la lumière, les volumes des formes et le réalisme cru du personnage.

Cette toile est fascinante.
La Tour peint une atmosphère intimiste, un chef d’œuvre d’austérité.

La femme à la puce  a été réalisée entre 1632 et 1635
Ses dimensions : 121 x 89 cm
Pour voir le tableau,  aller sur l’index des artistes à Georges de La Tour ou
au musée lorrain de Nancy,  le Palais des ducs de Lorraine.

main de solitude

 

 

 

Le verre de prune vu par Manet -1877
Collection de Mr et Mme Paul Mellon

Un verre de prune ou un verre d’absinthe
Au XIXe, hier comme 
aujourd’hui, l’alcool est un fléau, une solitude.

Le verre d’absinthe  vu par Degas 1875-76
Conservé au musée d’Orsay

À propos de l’absinthe
D’abord une boisson à la mode chez les artistes et les gens de la haute société- c’est une boisson chère, l’absinthe quitte les salons chics à partir des années 1870.
La production d’absinthe en France est multipliée par 50 entre 1874 et 1910, 36 millions de litres sont produits.
L’engouement pour l’absinthe se répand à la vitesse de la lumière.
L’absinthe se démocratise, toutes les couches sociales en font une consommation effrénée aux terrasses des bars.
L’absinthe est le fléau de la fin du XIXe à Paris, consommée à outrance, elle induit un alcoolisme massif des masses populaires.
Cet alcool devient l’ « affreuse sorcière verte ».
Devant les ravages de l’absinthe, une forte mobilisation menée par Pasteur et Claude Bernard à laquelle se greffe l’Église catholique et les viticulteurs, réclame son interdiction.
Le gouvernement réagit, en 1915 la commercialisation de l’absinthe est interdite.
Elle sera de retour sur le marché en 2011.

la main parle

 

La main gauche embijoutée tient un éventail entre le pouce et l’index … 

À propos de l’éventail :

Le premier éventail est apparu sur les rives du Nil.
Par l’agitation de la feuille de palmier tressée les égyptiens obtenaient une ventilation parfaite pour séparer les grains de blé de la paille. Ils s’en servaient aussi pour s’éventer et chasser les insectes.

Le constat le plus ancien pour l’éventail-écran date du VIIe av.J.C. en Chine et de 877  pour l’éventail plié au japon. Les japonais auraient pris comme modèle les ailes de chauve-souris.

Les premiers éventails européens sont les chasse-mouches utilisés lors des rituels liturgiques.
C’est seulement au XIVe que l’usage de l’éventail passe dans la vie civile.

Parmi les marchandises apportées d’Orient par les portugais se trouvent les premiers éventails pliés.

Ce sont les italiens et Catherine de Médicis qui lancent la mode de l’éventail plié à la cour française et autres cours européennes.

C’est au XVIIe que se généralise l’usage de l’éventail dans toute l’Europe.

C’est en France en 1678, que se constitue la première corporation de « maîtres d’éventails ». L’éventail est un accessoire de luxe. Il se pare de matières rares et raffinées comme l’écaille brune ou blonde, l’ivoire, les incrustations d’or et d’argent ou de pierres précieuses.
L’éventail se renouvelle sans cesse. Sa dimension, son envergure, les matériaux mis en œuvre comme les décors sont soumis aux caprices de la mode. L’éventail propose une face et un revers.
La virtuosité des peintres et tabletiers se révèle dans les détails raffinés des feuilles comme des montures.
Ce sont aussi des innovations techniques et pratiques comme des ajouts d’optique, lunettes et loupes ou de tubes à parfum miniature pour laisser un sillage délicat derrière soi.

C’est à la fin du XVIIe que l’éventail perd de son sens doublement utilitaire, comme chasseur de mouches et éventeur, pour gagner en valeur significative.

Les espagnoles sont les premières à se servir de l’éventail de manière osée.
Elles en font  un instrument privilégié de séduction.

Ce langage gestuel, fondé sur le maniement riche de sens de l’éventail va se développer au XVIIIe de manière prodigieuse.

Les coquettes en font un prolongement de leurs propres corps, un outil de communication d’autant plus expressif qu’il est gestuel. L’éventail octroie à la femme un pouvoir extraordinaire.
Puis il devient l’élément indispensable de la tenue libertine.
La libertine ne saurait se passer de ce masque séduisant et diaboliquement invincible.

L’éventail oriental, transposé dans la France du XVIIIe, sert à la femme comme masque exotique de séduction, comme arme libertine contre l’homme, comme atout premier de la tenue féminine qui symbolise son indépendance.

La peinture du XVIIIe est parsemée d’éventails.

L’art de s’en servir a permis d’exprimer les états d’âme, du badinage aux déclarations d’amour dans un langage crypté secret. Selon ses positions et ses orientations, il exprimait l’amour, l’indifférence, le dédain ou la jalousie.

Au XIXe à Londres est publié par Duvelleroy, un petit fascicule contenant les signes d’un « langage de l’éventail ».
La presse féminine trouvant ce langage sémaphorique amusant en parle mais les historiens ont démontré que ce langage n’est jamais entré dans les mœurs de l’époque.

Dans ce portrait,  Madame Moitessier tient l’éventail fermé, dans sa main gauche.  L’éventail  agrémente sa toilette et tempère l’abondance de bijoux !

L’éventail dans ce tableau a un statut de complément féminin.
Une femme bien née ne saurait se passer de cet instrument de pudeur et d’envoûtement.

Pour voir le portrait de Madame Moitessier d’Ingres,  aller sur l’index des artistes ou à Washington DC, à la National Gallery of Art.

mains vénéneuses

Ces mains sont un détail de la septième version de Proserpine peinte par le peintre préraphaélite Dante Gabriel Rossetti -entre 1874 et 1882.
Cette version a été commandée par Frederick Richards Leylands, elle est conservée à la Tate Gallery à Londres.
Rossetti prête à Proserpine, la déesse romaine qui vit aux enfers, les traits du modèle Jane Morris, dont il est amoureux fou.
Les mains effilées, la peau pâle sont mises en valeur par la chevelure noire et le fond sombre.
La toile dégage une atmosphère … punk !

Pour voir la toile, aller à Londres ou sur l’étoile Guess Art puis,  l’index des artistes. 

Main de Saint

Le bras de San Giusto (Saint Juste) est une relique ornée de pierres précieuses datant du XIIIe.

La relique est conservée dans la cathédrale de San Giusto à Trieste.
La cathédrale est bâtie sur un ancien temple romain. Elle possède aujourd’hui cinq  nefs, un baptistère roman, des colonnes byzantines, une sculpture du XIVe, un sol en mosaïque et La Chapelle au trésor.
Une magnifique mosaïque de Marie et San Giusto recouvre les murs d’une abside.

mains de pierre

Situé en Haute-Égypte, à 165 km au sud de Louxor et 40 km au nord d’Assouan,

Le temple de Kôm Ombo (arabe), de Ombos (grec ancien), de Noubet (égyptien ancien), date de la période ptolémaïque -construit sous le règne de Ramsès II, avec des ajouts sous le règne des empereurs romains.

Ce temple était dédié au culte de deux divinités vénérées sur un pied d’égalité : Haroëris -le dieu à tête d’épervier et Sobek -le dieu crocodile.

Le temple est séparé en deux parties, celle du nord, consacrée à Haroëris et celle du sud à Sobek.

Haroëris (nom grec du dieu égyptien Horus) est le dieu bien faisant vainqueur de Seth.

Sobek est le dieu de la fertilité, son statut de dieu de l’eau et de l’inondation le fait adorer partout dans le delta du Nil.
Il a Hathor comme épouse.

Ces reliefs aux doigts de fée ornent les piliers qui soutiennent vaillamment les vestiges du temple érigés au bord du Nil.

Main sanctifiée de saint Venceslas

Trésor de la cathédrale Saint Guy de Prague

Au temps de Saint-Venceslas, le saint patron des tchèques, la cathédrale était une simple rotonde préromane construite sur un lieu de culte païen. C’est au 11ème siècle qu’elle devient une basilique romane.

Quand Prague est élevée au rang d’archevêché par le pape Clément VI en 1344, la construction d’une cathédrale est entreprise par la famille de Bohême Luxembourg et Charles IV  futur empereur du Saint Empire romain germanique. Une cathédrale s’imposait comme lieu de couronnement et de sépulture pour les empereurs, comme l’était Saint-Denis en France.

Charles IV connaissait les grandes cathédrales du nord de la France. Son père et lui ont fait appel à l’architecte français Mathieu d’Arras qui œuvrera de 1344 à 1352, à sa mort, Peter Parler lui succéda, on lui doit la voûte du chœur aux nervures entrelacées et les pierres tombales gothiques.
Le chantier s’étend sur six siècles -avec un siècle d’interruption dû aux guerres hussites (1419-1436).
La cathédrale ouvrira ses portes au public en 1929, soit exactement 1000 ans après la mort de Saint-Venceslas.

La cathédrale Saint-Guy de son vrai nom cathédrale Saint-Guy, Saint Venceslas et Saint-Adalbert, est la plus grande église de Pologne et une des plus belles cathédrales d’Europe. Elle est située sur la colline, à l’intérieur de l’enceinte du château de Prague.

La relique pour laquelle est construit le sanctuaire au Château de Prague (922/5-935), est l´’ épaule de Saint Guy, un don du roi germanique Henri 1er de Saxe en 929.
La relique est  exposée à l´’ adoration dans un écrin précieux.
Les os de la main de Saint Venceslas sont contenus dans un écrin en forme de main, doré et orné d’un camée.

Saint Venceslas a été inhumé dans le sanctuaire lors d’une grande cérémonie qui a eu lieu en 939. Ses armes -une épée, une lance, un casque et une armure, ont été également déposées.
Le trésor de Saint Guy s’est  enrichi en 1039 avec les reliques de saint Adalbert que B?etislav rapporta de sa campagne militaire de Pologne.

Lorsque dans la seconde moitié du XIIe une basilique est construite à la place de la basilique romane, les joyaux sont transférés dans le nouveau sanctuaire.

Aujourd´’ hui, le trésor est conservé dans la cathédrale de Saint Guy, dans la nouvelle chambre du trésor, dite de Hilbert.

La cathédrale est un monument spirituel de l’État et de la nation tchèque.

Comme Notre-Dame de Paris, la cathédrale est plus qu’un simple édifice religieux.

mains royales

Le port d’une reine jusqu’au bout des doigts.
Élisabeth Vigée- Le Brun s’est servi d’une rose pour exprimer la grâce, l’élégance, le maintien et la maîtrise (même quand ça pique on doit sourire) d’une jeune- femme, devenue reine, pour le meilleur et pour le pire.

Il existe cinq versions de ce Portrait de Marie-Antoinette à la rose peint en 1783.

La première version Élisabeth Vigée- Le Brun choisit de représenter Marie-Antoinette en robe de mousseline de coton.

Ce tableau choqua le public. Un portrait de la Reine en chemise n’était pas acceptable. La peintre couvrit  Marie-Antoinette de dentelles et de perles dans un nouveau portrait qui eut un grand succès .

Pour voir le tableau aller sur l’ index des artistes ou à Versailles.
Le tableau est conservé dans la collection du Petit Trianon.