L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 5 Le rite des balades 1/4

 

Le rite des balades -1/4

 

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Timm et moi avions des rites quotidiens.
Le matin avant le lever du jour nous partions courir dans les forêts de pins.
Réveil à l’aube, ne pas réveiller la maison en mesurant mes gestes.
Mon chien dormait allongé devant la porte de ma chambre.
Même si je l’avais voulu, il était impossible de partir sans lui.
Nous descendions les escaliers en silence.
Timm avait conscience de la maison endormie.
Il surveillait les préparatifs du départ.

Un matin je me souviens, je suis réveillée dans mon lit.
Ai-je pris plus de temps que d’habitude ?
Timm ouvre la porte et émet un aboiement étouffé pour me donner le signal du départ.

Oui mon chien je suis réveillée, j’arrive.
J’ai adoré ce moment de complicité.

La voiture a démarré silencieusement dans la pente.

La route était déserte pendant les dix kilomètres pour atteindre les pieds du massif de Sainte Victoire.

 

L’enfant au pâté de sable -Pierre Bonnard

Pierre Bonnard (1867-1947)

 

L’enfant au pâté de sable

1894
Dim 167 x 50 cm
Détrempe à la colle sur toile

Conservé au musée d’Orsay

 

Cette peinture au format insolite est l’un des quatre panneaux d’un paravent. Les trois autres morceaux représentent un paysage et sont conservés au Museum of Modern Art de New-York.

Bonnard représente un garçonnet, son neveu, jean Terrasse, âgé de deux ans, en train de faire des pâtés de sable devant la propriété familiale en Isère. L’enfant est vu de dos, accroupi, tenant une pelle et un seau.

 

Composition

Cette composition est fortement influencée par les compositions des estampes japonaises :
-avec un grand espace vide et l’étagement des éléments.
-avec l’expression harmonieuse des lignes qui sont calmes et pures :
Deux verticales : l’ombre de l’entrée de la maison et l’arbre et son bac
Deux horizontales : les marches du palier de la maison et la ligne bleue (au-dessus de l’arbre).

Tout effet de profondeur est aboli. Cette œuvre appartient à la période Nabi de Bonnard, l’absence de perspective dans ce tableau en témoigne.

La vision du spectateur est celle de l’enfant.
L’arbre et l’entrée de la maison sont à échelle de perception de l’enfant. La caisse de l’oranger -en proportion des marches- mesure cinquante centimètres de hauteur. L’oranger est un arbuste mais, dans l’univers de l’enfant il est grand et nous le voyons grand.
La ligne bleue symbolise le ciel, elle marque la limite supérieure de la vision de l’enfant.

Le seul « volume » perceptible dans cette toile est l’enfant.
Il est rendu par une diagonale qui traverse le corps accroupi du garçonnet et se termine sur son bonnet.

Sur cette surface plane, c’est l’enfant qui crée l’espace.

Son vêtement à carreaux est peint sans modelé -comme le sont les vêtements dans les estampes japonaises. En revanche, le bonnet a une consistance due aux reflets sur le tissu qui répondent aux reflets du feuillage de l’arbre.
Deux traits, celui de la nuque et celui de la joue, soulignés par une légère ombre, donnent vie à l’enfant.

Il se dégage une harmonie douce de ce tableau due à la transparence de la lumière et à la sobriété des couleurs : du bleu-gris, de l’ocre-jaune et du noir. Pas de couleurs complémentaires, pas de chaud ni de froid.

Bonnard utilise la détrempe pour donner l’effet de matité recherché par les Nabis dans leurs peintures décoratives.

Le bac de l’arbre et les marches sont travaillés à la manière de la peinture à l’encre. Les lignes épousent les formes peintes en aplats. Bonnard a un sens très sûr du dessin et de la composition. La couche très délayée éloigne les éléments du fond.

 

Analyse

Bonnard le peintre poète le peintre du bonheur

En entrant dans la complicité de Bonnard, le spectateur atteint l’état de grâce de l’enfant qui voit les êtres et la nature à l’image du bonheur.
Il se dégage de cette toile un charme infini.

De sa période Nabi Bonnard retient l’œuvre de Gauguin avec ses couleurs sublimées et ses sujets aux formes simplifiées.
Bonnard représente souvent une réalité revisitée par son imagination.
Il écrit : « …avant de peindre, je réfléchis. Je rêve ».
L’enfant au pâté de sable est un moment suspendu de ce rêve.

Le 25-10-1931 Bonnard écrit : « tout l’effet pictural doit être donné par des équivalents de dessins. Avant de mettre une coloration il faut voir les choses une fois, ou les voir mille ».

Bonnard ne travaille pas sur le motif, mais presque toujours dans l’atelier, à partir de ses souvenirs. Aussi n’est-ce pas l’instant tel qu’il le voit qu’il cherche à représenter, mais plutôt l’instant tel qu’il l’a intensément ressenti.
Il fait vibrer et palpiter ses couleurs et ses dessins.

Le 16-02-1932 Bonnard écrit : « …la beauté c’est la satisfaction de la vision ».

Bonnard est un peintre du bonheur.
Son regard sur la peinture est tenu par une perception émotionnelle.
Pour Bonnard l’émotion est gage d’authenticité.

Bonnard est un peintre poète.
Il aide à croire en la beauté, ce ravissement fragile qui naît au contact du vivant dans sa simplicité, son élan.

C’est la fraîcheur de cette rencontre avec le monde que le peintre cherche à transcrire dans L’enfant au pâté de sable
Ainsi le tableau devient un poème.
Conclusion

Bonnard, comme Vuillard et ses amis Nabis a cherché à exprimer l’inexprimable, à « sentir » les choses Suivant les conseils de  Cézanne qu’il admirait pour son indépendance.

Bonnard s’abroge du réalisme et de la ressemblance pour exprimer une vie intérieure.

Il poursuivra toute sa vie un but silencieux :

Bonnard écrit en 1946 : « il ne s’agit pas de peindre la vie. Il s’agit de rendre vivante la peinture ».
Il retouche inlassablement ses toiles comme s’il ne pouvait se résoudre à l’achèvement de la peinture.
« j’espère que ma peinture tiendra sans craquelures. Je voudrais arriver devant les jeunes peintres de l’an 2000 avec des ailes de papillon ».

Par sa fantaisie et le magnétisme de sa sensibilité, par sa variété chromatique, la peinture de Pierre Bonnard est exceptionnelle dans l’Art d’aujourd’hui.

L’histoire de mon chien Timm -Chapitre 4 Le propriétaire 1/1

 

Le Propriétaire  -1/1

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Timm avait la notion de sa propriété,
Gare aux chats, chiens et écureuils qui franchissaient les clôtures
Timm se transformait en fusée, les intrus ne revenaient pas deux fois !

C’était le temps béni où je croquais des amandes, des noix et des noisettes.

Aujourd’hui Ben et Ilan les deux écureuils qui ont élu domicile à Bouffelaure me piquent toutes les récoltes.

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Je les apostrophe mais ça leur est bien égal.

Ils viennent me narguer jusque sur la terrasse !            

  

Timm n’a jamais appris à être propre il l’a toujours été.
Très pudique il ne veut pas que je le regarde quand il s’arrête.
Il pousse l’idée de la propreté jusqu’à franchir les clôtures de Bouffelaure pour faire ses besoins.