L’abandon-1/1
J’ai partagé avec Timm les neuf premiers mois de sa vie.
Quand je suis partie à Paris nous nous sommes vus que par intermittence pendant six ans.
Il y a eu deux temps dans la vie de Timm.
Je pensais que Timm serait plus heureux dans la campagne aixoise avec mes parents qu’avec moi dans un appartement parisien.
Ce fut un mauvais raisonnement et une grosse erreur.
Timm est resté des jours et des lunes au portail à m’attendre.
Il ne voulait ni manger ni entrer dans la maison.
Il sortait de la propriété et me cherchait comme un fou.
Mes parents ne m’ont pas informée de la situation.
Quand je l’ai su des années plus tard, le mal était fait et j’étais effondrée.
Je me souviens de son regard noyé lors de mon premier retour, de ces longues minutes qui ont été nécessaires à Timm pour comprendre que je n’étais pas un mirage.
Il a compris, dès mon second retour, que je partais mais que je revenais.
Le rythme était pris lors de mes voyages suivants.
En temps-chien, que duraient mes absences ?
Mes parents ne m’ont jamais remplacée, c’était moi et personne d’autre.
C’est avec moi qu’il s’éclatait dans les bois.
Ce que j’avais planifié : Maman pour le nourrir pour qu’il s’attache à elle ; Papa pour l’amener à Sainte Victoire où il serait heureux.
Rien ne s’est passé comme prévu.
Je suis son maître à vie, le chien veille sur mes parents parce que je lui demande et il prend sa tâche très au sérieux.
Timm ne quitte pas Maman d’une semelle.