Allez au cinéma voir 3 Billboards, les panneaux de la vengeance

Foncez voir 3 Billboards.     IMG_0318

C’est l’histoire d’une mère dévastée par le viol et le meurtre de sa fille qui est déterminée à dénoncer l’inefficacité du shérif local. Sept mois se sont écoulés depuis le drame sans qu’aucune piste ne soit trouvée. Pour se faire elle loue trois grands panneaux publicitaires à l’entrée de la ville pour dénoncer  l’immobilisme de la police.

Dès l’ouverture du film : un gros plan sur l’héroïne qui se mange le doigt tout est dit : Elle a mal, elle se fait mal, elle va faire mal

L’ histoire est menée tambours battants par 3 acteurs  impressionnants :  Frances McDormand, l’héroïne est stupéfiante de méchanceté, de fragilité et de pugnacité,  Sam Rockwell, magnifique, incarne un flic raciste atypique sous la totale emprise de sa mère, rattrapé par sa conscience il nous donne une fin ouverte aussi originale qu’inattendue, Woody Harrelson est un shérif malade aussi humain que déroutant.

Amertume, violence et émotion se succèdent dans un engrenage imprévisible.  les personnages ne vont jamais là où on les attend..

Martin McDonagh, réalisateur irlandais a écrit et réalisé dans le Missouri, un état du sud des États -Unis,un film de vengeance, de deuil et de rage,  avec des acteurs américains.
Il interroge le spectateur sur des problèmes existentiels et essentiels à nos vies 
 : « œil pour œil dent pour dent » noir ou  blanc ? La bonté, la méchanceté ?
la vengeance?
Où commence le deuil?
Il nous laisse les résolutions en une fin ouverte et très moderne

Ce film est formidable courrez le voir!

PS  : Cafard,  Chevaux, Biche, Tortue, observez les animaux du film
ils sont comme des « sous-titres » à l’histoire.

Et puis…
Il y a un, lien entre ce film et le tableau de la semaine, trouvez le!

Le Pont Mirabeau -G. Appolinaire

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Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’espérance est violente

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure

Guillaume Apollinairealcools, 1913

Portrait de deux hommes -Philippe de Champaigne

Portrait de deux hommes

C’est une huile sur toile
Peinte en 1656
Conservée au Louvre

C’est une oeuvre de Philippe de CHAMPAIGNE
Bruxelles (Belgique) 1602- Paris 1274

Né dans une famille pauvre, Philippe de Champaigne refuse d’intégrer l’atelier de Rubens à Anvers.
C’est un élève de Jacques Fouquières
, peintre paysagiste à Bruxelles.
Philippe de Champaigne ne fera pas le voyage à Rome, il s’arrête à Paris en  1621.
Il travaille chez les maniéristes Georges Lallemant et Nicolas Duchesne.
Il se lie avec Poussin qui l’influence vers plus d’ordre et de réflexion.
En 1628 il devient peintre au service de la famille royale.
Il participe à la décoration du palais du Luxembourg,
Philippe de Champaigne y peint plusieurs fresques des plafonds. Il décore également le couvent des carmélites du faubourg saint Jacques, l’un des chantiers préférés de la reine.
Il est le seul peintre autorisé à peindre le cardinal Richelieu en habit de cardinal. Il fera son portrait  onze fois.
Il est, avec Simon Vouet, l’un des deux peintres les plus réputés du royaume.
Il reçoit en 1629 ses « lettres de naturalité ».
Il décore le Palais-Cardinal, le dôme de la chapelle de la Sorbonne de 1641 à 1644 et d’autres bâtiments à Paris, dont l’église Saint Germain l’Auxerrois.
Il peint plusieurs tableaux pour la cathédrale Notre Dame de Paris dont son vœu de Louis XIII, datant de 1638.

Ses talents lui méritent la place de premier peintre de la reine.

Composition

Le tableau représente une scène de jardin, identifiable par le garde-corps en pierre du 1er plan et les sculptures de l’arrière plan
C’est un double portrait, plein-cadre, les deux personnages sont représentés à mi-corps. Ils occupent le premier plan de part et d’autre du tableau, dégageant une ligne médiane concrétisée par une statue en pied de Vénus, au second plan du tableau. La profondeur du tableau est donnée par le bras et le doigt tendus du personnage à la droite du tableau.
L’ordonnance entre les verticales noires et grises, liée par l’horizontalité des blancs, des mains et des fraises est d’une élégance majestueuse.
L’orchestration entre les blancs, les bleus, les noirs et les gris est puissante.Le peintre préserve l’intensité maximum de chaque couleur en renonçant aux mélanges.
Les somptueux effets d’une palette restreinte dynamisent ce que la rigueur des personnages peut avoir de rébarbatif.
Philippe de Champaigne est attentif aux parures. La véracité matérielle des dentelles, velours, satins et passementeries n’a aucun secret pour ses pinceaux, auxquels n’échappe pas la vivacité des regards, le sourire furtif et la lumière de la peau.
La composition est ambitieuse. La symétrie, la frontalité des figures, les couleurs primaires et la réduction de la profondeur traduisent une qualité d’écoute et de retenue digne d’un formidable portraitiste.

Analyse

Les deux personnages du tableau seraient Jean Perrault, président de la cour des comptes et son beau-frère Abraham Girard. Jean Perrault était l’homme de confiance d’Henri II de Bourbon, prince de Condé dont il gérait les biens, aidé de son beau-frère.
La scène représenterait Jean Perrault dans le jardin de son hôtel du quai Malaquai. Le jardin était orné de statues antiques et celle que l’on distingue en arrière plan sur le tableau serait une Vénus d’origine Romaine.
Le nom de Jean Perrault est oublié, on le confond avec Claude Perrault l’architecte de la façade de l’aile Est du Palais du Louvre

Philippe de Champaigne est un peintre de la cour, de ses prestiges et de ses affectations.
Il représente l’apparence extérieure de ses personnages ainsi que leurs caractères, leurs sentiments, leurs vies internes.
Ses portraits sont à la fois une représentation et une interprétation.

C’est un peintre moraliste, si l’austérité de ses tableaux est apparente, elle est dominée par une puissante acuité psychologique.
Le peintre donne le meilleur de lui même aussi bien dans les portraits intimes, comme ceux des religieuses de Port Royal, que dans les portraits d’apparat, par exemple ceux qu’il fera du cardinal Richelieu.

Dans la première moitié du siècle, les règnes d’Henri IV et de Louis XIII suivis des deux régences  vivent au rythme de la poésie silencieuse des frères Le Nain, de la simplicité monumentale de Georges de La Tour et de la quête intellectuelle de Poussin.
Dans la seconde moitié du siècle, Charles Le Brun impose un art de cour à Versailles.
Philippe de Champaigne est en marge des ces modes, il impose dans la France du XVIIe un style fort et tranquille qui lui est propre

C’est un des grands représentant du Classicisme

Philippe de Champaigne est l’un des fondateurs de l’académie Royale de peinture et de sculpture (1848).