Crushes
C’est parfois tellement lumineux ce besoin de partager un livre, un opéra, un film, une recette de cuisine, un lieu, une expo !
Le vitrail roman – 1125
Mon coup de cœur de cette semaine :
– Le vitrail roman de Notre Dame,
dans l’Abbaye de la Trinité à Vendôme.
Ce vitrail est représentatif de l’art ligérien du XIIe
Il éclaire le chevet de l’église gothique flamboyante construite entre le XIIIe et le XVIe siècle en lieu et place de l’église romane datant de 1032.
Depuis 1956, le vitrail est entouré d’une verrière réalisée par Jean-Jacques Grüber.
Assise en majesté sur un trône de sagesse, la vierge Marie couronnée, porte l’enfant Jésus.
Son visage aux traits fins est éclairé avec douceur par un bleu clair. Sa silhouette très allongée épouse parfaitement l’écrin que forme la mandorle au décor précieux et graphique.
Khnopff au Petit Palais
Exposition au Petit Palais : Khnopff, peintre symboliste (1858-1921)
Le parti-pris très réussi de Michel Draguet, commissaire de l’exposition est de mettre en situation les œuvres de Khnopff telles que l’artiste les présentait dans sa maison-atelier.
Cheminez dans les pièces reconstituées, avec un fil rouge :
Peindre, c’est arrêter le processus temporel
Arrêtez-vous devant les tableaux de paysage où les reflets des arbres sont plus riches que les arbres.
Observez l’originalité des cadrages et des compositions.
Rêvez entre « les portraits mystérieux et les paysages silencieux »
Tentez de capter dans les œuvres l’espace entre le visible et l’invisible.
Percevez la manière qu’a Khnopff de conduire le présent vers le symbolisme.
Khnopff met en scène ses tableaux, c’est lui qui réalise les cadres.
Le cadre est indissociable de l’œuvre.
Khnopff est fasciné par le cercle, symbole de perfection.
Il avait fait tracer sur le sol de son atelier un cercle à l’intérieur duquel il posait son chevalet.
Courez au Petit Palais à la rencontre de Khnopff, le maître de l’énigme.
Retrouvez sut l’étoile « Atmosphères » quelques tableaux choisis
Visite à la fondation Custodia
. Giorgio de Chirico
Mon coup de coeur de ce jour est l’exposition :
Cinq cents ans de dessins de maîtres du musée Pouchkine.
Une formidable symphonie de dessins qui de loin en loin se répondent et nous dévoilent d’un trait d’encre, de sanguine ou de gouache, les prémices des tableaux des grands Maîtres, les Anciens et les Modernes.
« chapeau bas » au directeur de la fondation et commissaire de l’exposition :
Monsieur Ger Luijten
Pour vous mettre « l’eau à la bouche » retrouvez sur l’étoile « Atmosphères » quelques dessins choisis
Allez au cinéma voir 3 Billboards, les panneaux de la vengeance
C’est l’histoire d’une mère dévastée par le viol et le meurtre de sa fille qui est déterminée à dénoncer l’inefficacité du shérif local. Sept mois se sont écoulés depuis le drame sans qu’aucune piste ne soit trouvée. Pour se faire elle loue trois grands panneaux publicitaires à l’entrée de la ville pour dénoncer l’immobilisme de la police.
Dès l’ouverture du film : un gros plan sur l’héroïne qui se mange le doigt tout est dit : Elle a mal, elle se fait mal, elle va faire mal
L’ histoire est menée tambours battants par 3 acteurs impressionnants : Frances McDormand, l’héroïne est stupéfiante de méchanceté, de fragilité et de pugnacité, Sam Rockwell, magnifique, incarne un flic raciste atypique sous la totale emprise de sa mère, rattrapé par sa conscience il nous donne une fin ouverte aussi originale qu’inattendue, Woody Harrelson est un shérif malade aussi humain que déroutant.
Amertume, violence et émotion se succèdent dans un engrenage imprévisible. les personnages ne vont jamais là où on les attend..
Martin McDonagh, réalisateur irlandais a écrit et réalisé dans le Missouri, un état du sud des États -Unis,un film de vengeance, de deuil et de rage, avec des acteurs américains.
Il interroge le spectateur sur des problèmes existentiels et essentiels à nos vies : « œil pour œil dent pour dent » noir ou blanc ? La bonté, la méchanceté ?
la vengeance?
Où commence le deuil?
Il nous laisse les résolutions en une fin ouverte et très moderne
Ce film est formidable courrez le voir!
PS : Cafard, Chevaux, Biche, Tortue, observez les animaux du film
ils sont comme des « sous-titres » à l’histoire.
Et puis…
Il y a un, lien entre ce film et le tableau de la semaine, trouvez le!
mon premier coup de coeur : Star Wars Les Derniers Jedi
Un opéra de lumières.
Je voulais voyager dans les étoiles et ça m’est arrivé!
Je suis allée voir Star Wars VIII
J’ai été projetée dans les lumières, les lumières des étoiles, les lumières de la pensée et des livres, les lumières des anciens et des modernes, les lumières des sabres et des vaisseaux spatiaux
Un Far West intergalactique avec un bestiaire fantastique
Comme chez Kurosawa, la méticulosité de la mise en scène donne toute sa magie aux atmosphères et aux couleurs et met en valeur les personnages qui incarnent le bien et le mal, l’ombre et la lumière, la politique et la morale, le savoir et le vice, la volonté de pouvoir absolu et l’innocence utopiste, la soumission à la force et la résistance.
Avec la dissolution du savoir d’un sage, ‘’le dernier JEDI’’ dans le cosmos, les personnages figurent le formidable espoir d’immortalité.
Ce film, très moral, est construit comme une fable
« Il faut savoir comprendre le passé pour réaliser sa vie »
L’opposition du mal et du bien, celle de l’obscurité à la lumière, est illustrée clairement par des personnages très bien dessinés et remarquablement interprétés avec leurs émotions et leurs comportements de terriens.
Sans revendication féministe, les femmes tirent les ficelles, mènent l’action et prennent les bonnes décisions contre l’impulsivité, l’emportement et l’improvisation des jeunes caractères masculins. Elles ne sont ni jeunes, ni ‘’sexy’’ mais tellement belles à regarder dans leur grandes robes du temps passé.
Le bestiaire nous transporte dans le monde enchanté des contes où l’égalité est la loi. Il n’y a pas de différence entre les mutants et les hommes comme dans la vraie vie
‘’Le dernier Jedi’’ est un film de science-fiction très ancré dans le réel qui fait appel à notre devoir de résistance, résistance à l’idéologie dominante, résistance à l’ivresse de la force et à la servilité. La défense de la République, qui ne doit pas être rejetée aux confins de l’univers, doit être le centre de nos préoccupations.
Il peut sembler surprenant qu’un film de genre parle aussi précisément de philosophie, de l’absurdité de vouloir tuer des idées par la force, du don de soi et de l’utopie à réaliser pour survivre mais à y bien regarder toute la Science-Fiction, par exemple celle des mondes de SIMAK, d’ASSIMOV, de VAN VOGT, de DICK, de HEINLEIN, d’ANDERSON etc…etc parle de la même chose : Un monde nouveau est à créer à partir de la connaissance de l’histoire des hommes et toutes ses utopies émancipatrices, ses premières pierres sont posées par l’imagination des écrivains et des artistes qui nous le donnent à voir en littérature et au cinéma.
Allez voir ‘’Le Dernier Jedi’, partez dans les lumières des étoiles à la découverte d’un monde aussi fascinant que dangereux et, ô combien, magnifique à contempler !