Guess Art
Le regard sur la trace de la lumière suit le désir du peintre, jusqu’à l’âme du tableau
Chaque semaine je propose un tableau :
Les quatre premiers jours de la semaine je poste des détails du tableau, le vendredi le tableau et le samedi un commentaire sur le tableau.
Le dimanche je poste un ou plusieurs tableaux en rapport avec le tableau de la semaine.
Le concept : trouver le tableau le plus tôt possible dans la semaine.
Si vous trouvez le tableau dès le lundi, vous êtes très fort.
Bravo !
Pour ceux qui cherchent, je donne un indice, en milieu de semaine, sur mes comptes Instagram et Facebook qui portent le même nom que le blog : lumieresdesetoiles
Attention : au pluriel et sans accent...
Bon voyage dans les lumières des étoiles !
Each week there will be a painting that is revealed detail-by-detail :
The first four days of the week, I'll be posting fine details of the painting which will ultimately be revealed on Friday;
On Saturday, I'll be posting a commentary on the work of the week.
Finally, on Sunday, I'll be posting a couple of related works to frame the context, history, or style of the painting of the week.
The challenge: to identify the painting in the shortest time possible.
If you've met the challenge by Monday, you are indeed quite the connoisseur!
Bravo !
For those interested in the challenge, I give an additional hit in the middle of the week on my Facebook and Instagram accounts, which go by the same name as the blog: lumieresdesetoiles.
ivre – Hafez
éméché – Hafez
observateurs ou pas – Hafez
Mihrab de la grande mosquée de Kashan -1226 – Mihrab
Situé dans la grande mosquée de Kashan, en Iran
Cet étonnant mihrab signé du céramiste Hassan ibn’Arabshah montre la popularité croissante du style de Kashan et son usage en ornementation architecturale. Ce mihrab présente diverse écritures et techniques artistiques à l’aide d’une simple palette de beige et de bleu. Les niches sont ainsi encadrées de colonnes sculptées et de calligraphies, formant un contraste avec les bandeaux et les panneaux ornés d’arabesques entrelacées.
Mihrab de la mosquée de Kairouan – 862-863 – Mihrab
Cette mosquée se trouve en Tunisie
Le mihrab est composé de céramiques lustrées et et de marbre sculpté, il est coiffé d’une demie-coupole en bois peint.
Mihrab de la mosquée des omeyyades de Damas – 706-716 – Mihrab
Mihrab de la mosquée de Cordoue – 961-976 – Mihrab
Mihrab de la mosquée de Cordoue
Mihrab
961-976
Stuc et mosaïque en verre
Dim -diamètre (arche inférieure) : environ 230 cm
Situé dans la Grande Mosquée de Cordoue
Les omeyyades sont une dynastie arabe qui gouverne le monde musulman de 661 à 750 puis al-Andalus de 756 à 1031.
Al-Andalus était la partie de la péninsule ibérique sous domination musulmane.
La péninsule ibérique désigne l’Espagne et le Portugal actuels.
Les musulmans ont régné sur la majeure partie de la péninsule jusque’à la fin de la dynastie des Omeyyades au début du XIe.
Les califes étaient de grands constructeurs et mécènes de l’art et des sciences.
L’âge d’or islamique est l’étoile la plus brillante de l’histoire des sciences.
En conséquence, de nombreux poètes, historiens, philosophes et intellectuels ont migré vers le Maghreb et AL-Andalus, faisant de cette région un centre de tradition intellectuelle et un système éducatif. De plus, cette tradition a donné naissance à différentes infrastructures de bibliothèques publiques et privées, de mosquées, d’hôpitaux et d’institutions de recherches modernes.
La crème de la crème de l’Orient affluait en Occident, attirant de nombreux étudiants dans le monde islamique.
C’est à cette époque qu’Al-Andalus a donné naissance aux scientifiques et aux savants qui ont été les bases de la médecine moderne, de la chirurgie, de l’astronomie, des mathématiques, de la trigonométrie et de la pharmacologie.
Outre l’habillement et l’architecture, les musulmans sont très présents dans la fabrication de bijoux, la calligraphie, le travail des métaux, la céramique et la fabrication de pièces de monnaie.
L’emplacement de la mosquée de Cordoue est occupé dès l’Antiquité romaine par un temple dédié au culte de Janus (Dieu à double visage représentant le changement, gardien des passages et des transitions).
Il est remplacé au VIe par l’église Saint Vincent de Saragosse.
Les matériaux de ces édifices successifs seront réemployés pour construire la mosquée en 786 sous Abd al-Rahman 1er.
Les principales caractéristiques de l’architecture Al Andalus sont les arcs, la cour centrale, les jardins, la décoration en bois sculpté et en stuc, le travail des carreaux et la gravure des versets du Coran.
Pour le cas des arches, le regardeur retrouve les arcs, les dômes et les minarets qui ont toujours fait partie intégrante de l’architecture musulmane ; ils sont présents dans les mosquées, les forts et les palais. La dynastie omeyyade a introduit de nouvelles formes d’arches. Elles avaient des formes uniques et ajoutaient considérablement à la beauté et à la structure du bâtiment.
L’arc en fer à cheval ressemble à un fer à cheval. Contrairement aux arcs normaux, l’arc en fer à cheval continue de s’incurver vers le bas, vers chaque coin, au lieu de former un demi-cercle.
Les arcs en fer à cheval sont visibles dans les bâtiments construits dans l’émirat et le califat omeyyade entre le VIIIe et le XIVe.
Il y a des arcs en fer à cheval dans la Grande mosquée de Cordoue.
Souvent les arcs mettent en valeur la zone du mihrab de la mosquée.
Les arcs étaient utilisés à des fins décoratives et de soutien ; leur conception solide maintient fermement la structure au-dessus d’eux.
Les arcs aveugles étaient largement utilisés dans les mosquées et les palais.
La Grande mosquée de Cordoue est l’une des plus anciennes infrastructures musulmanes d’Espagne.
Le mihrab de la Grande Mosquée de Cordoue :
Le mihrab était le point central de la mosquée.
Il comporte un énorme arc en fer à cheval à l’entrée, encadré de tesselles d’or décorées de calligraphies et de motifs arabes, créant un mélange de couleurs magnifiques et complexes.
Dans une mosquée, le mihrab indique la qibla : la direction de la Mecque vers laquelle le fidèle doit se tourner pour prier.
Une légende circula longtemps à propos de l’orientation du mihrab de Cordoue, qui aurait été tourné non vers la ville de naissance du prophète Mohammed, mais vers Damas, le berceau de la dynastie omeyyade déchue.
Ce mihrab est sans conteste, l’œuvre d’art la plus splendide de la dynastie des Omeyyades d’Espagne.
Contrairement à d’autres mihrab, qui étaient de simples niches, celui-ci est une véritable pièce.
Les chercheurs pensent qu’il était utilisé pour les processions de reliques, en particulier celle du Coran taché du sang ayant appartenu à Othman, le troisième calife poignardé à mort.
Les mosaïques du mihrab, comme celles couvrant la coupole de la mosquée, sont l’œuvre d’artistes byzantins ; elles sont entrecoupées de stuc sculpté et de panneaux ornés de calligraphies.
Le mihrab est l’espace le plus sacré de la mosquée, il symbolise l’ouverture sur le monde divin.
Plus qu’une niche, il s’agit à Cordoue d’une véritable petite pièce octogonale de 350cm2 de superficie recouverte d’une voûte en forme de coquille.
Le regardeur admire le pavement de marbre à la base, surmonté d’arcades aveugles trilobées en stuc.
Le mihrab visible aujourd’hui a été construit pendant l’apogée du califat (Xe), il remplace un premier mihrab, plus modeste, dont les fines colonnes d’onyx jaspé ont été réutilisées.
De magnifiques mosaïques à fond d’or entourent l’arc outrepassé.
Rinceaux, plantes, fleurons et fleurs s’épanouissent dans des trapèzes à dominante or, bleue ou rouge.
L’encadrement rectangulaire de l’arc se compose de décors en stuc mais aussi de mosaïques en bandeaux sur lesquelles le regardeur peut lire les versets (sourates) du Coran sur fond or ou bleu nuit.
La dynastie omeyyade utilisait l’acanthe et la vigne pour les décorations.
Les motifs d’entrelacs revêtent une structure en forme de filet, ils représentent une grande variété de dessins et proviennent des arcs entrelacés de la Grande mosquée de Cordoue.
Sur les murs sont inscrits des versets du Coran et des dictons religieux.
Sous la dynastie omeyyade le style coufique était utilisé pour écrire l’arabe.
Ce style utilise des lignes droites et très peu de fioritures.
Analyse
L’art des Omeyyades d’Espagne
Installés sur la frontière occidentale du monde musulman, les Omeyyades d’Espagne (750-1031) établirent une dynastie prospère qui atteignit l’apogée de sa puissance au Xe et donna naissance à certaines des plus grandes œuvres artistiques de l’époque.
L’histoire des Omeyyades d’Espagne démarre par le sanglant renversement des Omeyyades de Syrie et la fuite spectaculaire du seul rescapé vers l’Espagne.
Abd al-Rahman 1er (règne 756-788) arriva dans le sud de la péninsule ibérique en 756, où il fonda une capitale : Cordoue.
Cependant le traumatisme de la révolution et de l’exil continuèrent à jouer un rôle prépondérant dans la culture des Omeyyades d’Espagne : même quand Abd al-Rahman III (912-961) fut en mesure d’assumer un titre de calife et de s’établir en opposition au califat abbasside, l’héritage syrien demeura au cœur de la culture des Omeyyades d’Espagne.
Les nombreuses modifications apportées à la Grande Mosquée de Cordoue en apprennent beaucoup sur le pouvoir grandissant de la dynastie, au regardeur.
Peu de temps après son arrivée à Cordoue, Abd al-Rahman 1er bâtit un édifice simple à plan hypostyle sur les rives du Guadalquivir, qui fut agrandi trois fois aux IXe et Xe.
La rénovation la plus importante est l’œuvre d’al-Hakam II (961-976) peu après son accession au califat omeyyade, en 961. Il prolonge le mur sud, la qibla, et établit un mihrab de la taille d’une pièce.
À la fin de sa construction, la mosquée possède toutes les caractéristiques de l’architecture Al Andalus ; des arcs en fer à cheval aux magnifiques calligraphies des jardins, en passant par le dôme nervuré et le minaret carré.
La mosquée comporte une salle hypostyle qui servait de lieu de prière principal. Cette vaste salle possède un plafond en bois soutenu par des arcs en fer à cheval à double rangée allant du nord au sud.
Le bâtiment d’origine comptait 11 rangées d’arcs qui ont été portées à 19 par Al-Mansur. La mosquée compte 850 colonnes faites de jaspe, d’onyx, de marbre, de granit et de prophylle. L’extension d’AL-Hakim, au Xe, a ajouté les emblématiques dômes nervurés. Le dôme était entouré de magnifiques arcs entrelacés.
Ce mihrab, l’un des plus beaux du monde musulman, est remarquable de par son association unique de matériaux précieux et d’éléments décoratifs.
Soucieux de rivaliser avec les Abbassides, les Omeyyades d’Espagne érigèrent de magnifiques palais témoignant du faste seyant à la vie de cour, qui enflammèrent l’imagination des poète et des écrivains.
Un bassin à ablutions sophistiqué commandé pour la mosquée du palais de Madina al-Zahra, la plus célèbre de toutes les demeures omeyyades, donne un aperçu de la splendeur des objets conçus pour ces riches bâtiments.
Témoignant d’un raffinement extrême, il s’agissait davantage d’une cité-palais possédant sa propre mine et ses usines.
Outre les tiraz, ces étoffes brodées de calligraphies à la gloire de hauts personnages, divers produits de luxe y étaient fabriqués, les plus célèbres étant les coffrets en ivoire destinés à contenir des substances aromatiques ou des bijoux.
Comme à la cour des Abbassides, le parfum et l’encens étaient très prisés pour les bénéfices qu’ils apportaient.
Ornés de caractéristiques typiques de leur région de fabrication, les encensoirs portatifs, munis de poignées et de pieds les empêchant de bruler les tapis, étaient appréciés dans tout le monde musulman.
Dans la seconde moitié du Xe lorsque le pouvoir des omeyyades d’Espagne commença à décliner, le sud de l’Espagne fut le témoin de progrès scientifiques majeurs.
S’interessant tout particulièrement à l’astronomie, les savants musulmans utilisaient cette discipline pour créer des cartes et autres objets permettant d’appréhender le temps et l’espace.
Plusieurs astrolabes primitifs furent fabriqués dans les villes de Tolède et de Valence.
Comme beaucoup d’autres innovations scientifiques et philosophiques du monde musulman, cet instrument conquit l’Europe au Moyen-Âge via l’Espagne musulmane.
Conclusion
Ancien temple romain devenu église puis mosquée, la Grande Mosquée de Cordoue est un monument majeur de l’architecture islamique, témoin clef de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe.
Bâtiment unique au monde qui accueilli, au sein même de la mosquée, une cathédrale chrétienne, elle subit des transformations tout au long de son histoire.
La mosquée Cathédrale de Cordoue est classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1984.
Sous les dynasties des omeyyades et almonades, Al-Andalus était à l’apogée de l’architecture. Les dynasties ont construit de nombreux bâtiments exceptionnels qui sont toujours debout. Leurs styles ont également été adaptés par les chrétiens qui ont pris le pouvoir après la chute d’AL-Andalus.
Ce style est encore visible dans de nombreuses églises en Espagne, en Europe et même en Amérique.
L’architecture Al-Andalus est un mélange de culture traditionnelle islamique, berbère et ibérique pré-islamique.
C’est l’architecture mauresque.
PS : » La mosquée – Cathédrale de Cordoue a pu être sauvée d’un incendie apparemment accidentel qui a éclaté vendredi 8 août 225 en soirée, avant d’être éteint rapidement. les images ont ravivé les souvenirs de Notre Dame de Paris en proie aux flammes, et fait craindre le pire ».
« Le monument est sauvé ! » a lancé soulagé le maire de la ville, José Maria Bellido, assurant qu’un désastre avait été évité grâce à l’efficacité des pompiers.
Le Monde avec AFP
l’œuvre : Mihrab de la mosquée de Cordoue – 961-976 – Mihrab
Situation dans la mosquée :