Année : 2018
Regard chagrin F.Boucher
Regard d’ Enfant F.Boucher
Famille de Paysans dans un intérieur- Louis Le Nain
Famille de paysans dans un intérieur
C’est une huile sur toile peinte par Louis Le Nain (1593-1648)
Le plus grand des tableaux des frères Le Nain
Cette œuvre peinte vers 1642 est conservée au Louvre.
Les Le Nain sont trois frères Antoine Louis et Matthieu.
Trois peintres issus d’une famille bourgeoise aisée.
Ils se forment à Paris où ils s’installent en 1629.
Il est difficile de distinguer l’oeuvre de chacun, ils signaient leurs tableaux par leur patronyme et ils travaillaient ensemble sur leurs tableaux.. .
Ils peignent des scènes religieuses, des portraits et des représentations de la vie paysanne.
Composition
La composition s’inscrit dans un rectangle, les personnages s’y déploient en frise
montrant une famille composée de trois adultes et de six enfants rassemblée dans la salle commune de leur maison.
La disposition des personnages, peu naturelle, crée un effet de symétrie qui confère à la scène un aspect calme, posé.
La plupart de la famille est rassemblée autour d’une table, deux femmes et un homme sont assis et regardent le peintre. Deux enfants sont debout, un des deux joue de la flûte, le troisième est assis par terre à coté d’un chat.
Le premier plan est animé par quelques objets et des animaux : un chat caché derrière une soupière surveille un chien qui se tient dans l’angle à gauche du tableau.
A gauche du tableau une vieille femme assise droite sur une chaise tient de façon élégante un verre de vin, son port de tête comme ses gestes sont emprunt de dignité.
La sérénité qui se dégage du tableau est renforcée par l’intensité des expressions des visages graves.
Hormis l’enfant qui joue de la flûte tous les personnages sont inactifs.
Trois enfants sont autour de la table. Ils sont pieds nus (parce qu’il est de coutume de retirer les sabots dans les maisons)
Les seuls aliments visibles sont le pain et le vin.
Le verre laisse voir la transparence du vin
A l’arrière plan à gauche de la toile un feu brûle dans la cheminée devant laquelle se tiennent trois enfants.
La cheminée renvoie une lumière vacillante qui crée une légère profondeur et révèle les silhouettes des trois enfants, en particulier le profil délicat de la fillette.
La lumière extérieure très douce vient de la droite du tableau et souligne délicatement les contours des visages et des corps.
Cette lumière met en valeur la vielle femme assise et souligne l’intensité de l’expression de son visage.
La lumière sculpte les matières, elle renforce les plis et les creux des tissus.
Les vêtements portés par les personnages, sont traités dans des camaïeux de gris et de bruns qui associés à la texture du tissu restituent parfaitement la simplicité et la solidité des habits de paysans.
Les couleurs évoquent le travail de la terre, les visages marqués des personnages plus âgés témoignent de la vie laborieuse des paysans.
Le dépouillement du cadre, la rudesse des lourdes étoffes des vêtements et la modestie des objets quotidiens montrent la condition paysanne au milieu du XVIIe
Analyse
Ce tableau s’inscrit dans un courant ancien celui de l’intérêt pour la réalité.
Dès la fin du moyen-âge les frères Limbourg décrivent les travaux des champs dans les très riches heures du Duc de Berry.
Le goût pour la représentation rurale réapparaît au XVIIe dans les œuvres de Pieter Brueghel le Vieux. Les premières décennies du XVIIe voient également s’épanouir une peinture décrivant les différents aspects de la vie quotidienne qu’elle soit urbaine ou rurale. C’est dans ce contexte que s’inscrit
Famille de paysans dans un intérieur
Le tableau a un double sens.
Le soin apporté à la composition comme au traitement de la lumière mêlant la lumière du feu avec une lumière naturelle venant de la droite du tableau confère à la peinture une dimension poétique
Les frères Le Nain ont exalté cette noblesse populaire qui connait à la fois le sens de la vie et la valeur du travail et ont donné ainsi une portée émotionnelle à leur oeuvre.
En même temps ils réinterprètent la réalité, ils ne peignent pas une imitation directe. Ce n’est pas véritablement un repas mais une évocation à la nourriture. Les peintres recherchent dans la réalité un support à une réflexion religieuse. Le pain et le vin sont des symboles eucharistiques en référence au dernier repas du Christ et des apôtres.
Cette dimension sacrée de l’oeuvre différencie la démarche des artistes du XVIIe de celle des artistes du XIXe comme Courbet ou Manet plus soucieux d’une approche sociale.
Le tableau- Famille de paysans dans un intérieur -1642 -Le Nain
mon dernier du vin ! Le Nain
Allez au cinéma voir 3 Billboards, les panneaux de la vengeance
C’est l’histoire d’une mère dévastée par le viol et le meurtre de sa fille qui est déterminée à dénoncer l’inefficacité du shérif local. Sept mois se sont écoulés depuis le drame sans qu’aucune piste ne soit trouvée. Pour se faire elle loue trois grands panneaux publicitaires à l’entrée de la ville pour dénoncer l’immobilisme de la police.
Dès l’ouverture du film : un gros plan sur l’héroïne qui se mange le doigt tout est dit : Elle a mal, elle se fait mal, elle va faire mal
L’ histoire est menée tambours battants par 3 acteurs impressionnants : Frances McDormand, l’héroïne est stupéfiante de méchanceté, de fragilité et de pugnacité, Sam Rockwell, magnifique, incarne un flic raciste atypique sous la totale emprise de sa mère, rattrapé par sa conscience il nous donne une fin ouverte aussi originale qu’inattendue, Woody Harrelson est un shérif malade aussi humain que déroutant.
Amertume, violence et émotion se succèdent dans un engrenage imprévisible. les personnages ne vont jamais là où on les attend..
Martin McDonagh, réalisateur irlandais a écrit et réalisé dans le Missouri, un état du sud des États -Unis,un film de vengeance, de deuil et de rage, avec des acteurs américains.
Il interroge le spectateur sur des problèmes existentiels et essentiels à nos vies : « œil pour œil dent pour dent » noir ou blanc ? La bonté, la méchanceté ?
la vengeance?
Où commence le deuil?
Il nous laisse les résolutions en une fin ouverte et très moderne
Ce film est formidable courrez le voir!
PS : Cafard, Chevaux, Biche, Tortue, observez les animaux du film
ils sont comme des « sous-titres » à l’histoire.
Et puis…
Il y a un, lien entre ce film et le tableau de la semaine, trouvez le!
Le Pont Mirabeau -G. Appolinaire
Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Guillaume Apollinaire, alcools, 1913