La mort -3/4
Je demande des explications :
Timm a franchi la clôture de la maison du bas.
Leur chienne était en chaleurs.
De la fenêtre de sa chambre le fils de la maison a tiré deux coups de carabine.
Les balles ont atteint les reins de Timm.
Le chien n’est pas mort sur le coup. Il a rassemblé toutes ses forces pour sortir du jardin et regagner la maison.
C’est à ce moment-là qu’il a pensé si fort à moi.
Il n’est pas arrivé jusqu’à Bouffelaure.
Papa l’a trouvé dans le chemin.
Sa laisse est toujours accrochée à sa place -une laisse en cuir tressé, courte, parce que le chien en laisse marchait au pied, la plus tard du temps il était libre, attentif et obéissant à la voix.
Timm est enterré dans le jardin.
Je me souviens de mon rêve : et si j’avais été là ? j’aurai dû être là.
Je suis arrivée après.
Mon chien m’a appelée. Il n’a pas pu compter sur moi.
Ma tristesse est infinie.
Timm sera toujours à mes côtés dans mes courses matinales sur les coteaux de Sainte-Victoire.
Trente ans après je lui parle encore je sens sa présence et sa joie.
Une présence presque palpable.
Nous faisons toujours la course avec le soleil pour réveiller les oiseaux.