Le triptyque du Buisson ardent – 1475-76 Nicolas Froment

Nicolas Froment (1430/35 – 1486)

 

Le triptyque du buisson ardent

Vers 1475-76

Huile sur bois

Dimensions -ouvert : 410 x 365 cm

Conservé dans la cathédrale Saint Sauveur d’Aix en Provence

 

Le peintre

Nicolas Froment est né entre 1430 et 1435 dans le nord de la France.
Il fait sa première formation avec des maîtres flamands.
Dans les années 1460, il voyage en Italie.
Pendant son séjour en Italie il peint La Résurrection de Lazare –1461
En 1465, il est en Provence et s’installe définitivement dans la ville papale d’Avignon où un courant pictural très actif est représenté par Enguerrand Quarton.
Nicolas Froment, qui a vingt ans de moins que Quarton, est considéré comme une personnalité marquante de la seconde école d’Avignon.
Il jouit d’une importante notoriété locale et les commandes affluent.
Malheureusement, le plus grand nombre de ses œuvres ont disparu.

Ses œuvres répertoriées sont :
La Résurrection de Lazare- Triptyque 1461 conservé à Florence dans la Galerie des Offices
Le Diptyque de Matheron- vers 1475 une huile sur bois conservée au Musée du Louvre
Le Buisson ardent- Triptyque 1475-76 détrempe sur bois conservée dans la cathédrale Saint-Sauveur à Aix en Provence
Légende de saint Mitre- 1470 huile sur bois conservée dans la cathédrale Saint-Sauveur à Aix en Provence

Vers 1460, il aurait travaillé sur des cartons de tapisserie pour le compte de Guillaume de Hellande, évêque de Beauvais.

 

Histoire du triptyque

Un document découvert à Marseille en 1876 indique le règlement d’une somme à Nicolas Froment pour la réalisation d’un tableau du Buisson que Moïse a vu brûler sans se consumer.

Ce document apporte la preuve que le triptyque est le fruit d’une commande du roi René.

A cette époque, le roi René d’Anjou (1409-1480) règne sur l’Anjou, la Lorraine et la Provence.

René d’Anjou est un grand mécène et Nicolas Froment deviendra le peintre officiel de sa cour. Il sera chargé de décorer la maison du roi à Avignon et produira pour lui de nombreux tableaux.

De cette époque sont conservés le Diptyque de Matheron et le triptyque du Buisson ardent

Ce triptyque du Buisson ardent était destiné à surmonter l’autel de la chapelle du couvent des Carmes d’Aix en Provence, où le roi René souhaitait que ses entrailles fussent ensevelies après sa mort. Cette chapelle a aujourd’hui disparue, il en reste des vestiges dans le passage Agard.
La chapelle des Cordeliers d’Anger recevrait son cœur et la Cathédrale d’Anger son corps.

Le triptyque restera dans le couvent carmélite jusqu’à la Révolution de 1789. En 1792, Il devient bien national. Le triptyque est affecté à l’église de la Madeleine à Aix en Provence, puis entreposé au dépôt des Andrettes et Bénédictines, rendu à la Madeleine et enfin installé dans la grande nef de la cathédrale Saint-Sauveur d’aix en Provence, en 1808.

Le triptyque a fait l’objet d’une importante restauration de 2003 à 2010.

Depuis 2012, le triptyque est mis en valeur dans la chapelle saint-Lazare de la Cathédrale Saint Sauveur.


Épisode biblique du buisson ardent (Ancien Testament)

L’épisode du buisson ardent survient dans l’Ancien Testament à un moment crucial de l’histoire du peuple d’Israël.
Moïse vient d’être chassé d’Égypte par Pharaon… Moïse qui avait été depuis son enfance parmi les puissants à la cour de Pharaon se retrouve désormais à la tête d’un seul troupeau, ainsi que le relate la bible.

3 :1 Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madian ; et il mena le troupeau au-delà du désert, et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb.

3 :2 L’ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda ; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point.

3 :3 Moïse dit : je veux me détourner pour voir quelle est cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point.

3 :4 L’Éternel vit qu’il se détournait pour voir ; et Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit : Moïse ! Moïse ! Et il répondit : Me voici !

3 :5 Dieu dit : N’approche pas d‘ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte.

3 :6 Et il ajouta : je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cachait le visage car il craignait de regarder Dieu.


Contexte historique

Le commanditaire du triptyque, le roi René d’Anjou est surnommé le Bon Roi René par ses sujets.

Le roi appartient à la noblesse européenne du XVe.
Son surnom vient de ses qualités d’administrateur.
A une époque troublée marquée par la guerre de Cent Ans (1337-1453), il sait s’entourer de conseillers avisés et enrichir ses territoires.
C’est aussi un amoureux des arts et l’un des mécènes les plus généreux de l’époque.
Le roi René possédait une bibliothèque comportant de nombreux manuscrits enluminés et s’entourait de peintres, d’orfèvres et de brodeurs.

Peu avant sa mort, en 1741, il s’installe à Aix en Provence avec sa deuxième et jeune épouse, Jeanne de Laval.

A cette époque, le roi organise sa succession.

La commande d’un grand triptyque évoquant un épisode biblique est un acte de dévotion qui illustre par l’image la piété du Roi René.

 

Composition

Dans le triptyque du Buisson ardent Froment agence une immense composition où le réalisme des maîtres flamands -que l’on retrouve dans les personnages, côtoie un arrière-plan inspiré des paysages de Toscane et des peintres florentins.

Technique :

Les panneaux sont peints sur une toile de lin recouverte de gesso, un enduit à base de plâtre de colle animale.
La toile est collée sur des planches de peuplier.
Nicolas Froment utilise la technique du glacis faîte d’une superposition de plusieurs couches de peinture.
Le glacis est un mélange ne comportant qu’une petite quantité de pigment de façon à conserver la transparence. Froment le pose au pinceau ou à la brosse sur une couche déjà parfaitement sèche. Le peintre produit un mélange optique avec les couches précédentes, générant un effet de profondeur et modifiant subtilement les couleurs.

Comme il était de tradition au XVe, le panneau central est consacré à l’épisode religieux et les panneaux latéraux à la représentation des donateurs.

Le panneau central s’inscrit dans un arc de triomphe cintré où sont peints -de gauche à droite, les douze rois de Juda, de David à Sédécias ; ces douze rois d’Israël sont les ancêtres de la Vierge. Cet arc représente le portail royal de la lignée de David par laquelle le Salut est entré dans le monde.

Le panneau central est une illustration libre de l’épisode biblique de l’ancien Testament puisqu’il inclut des personnages du Nouveau Testament : la Vierge et Jésus.

Le panneau central se scinde en deux registres :

Le registre inférieur reflète le texte biblique.
Moïse est assis, c’est un vieillard barbu portant un costume de berger de Palestine (tel que se le représentait un peintre occidental).
Moïse a le bras droit levé dans un geste d’étonnement en voyant apparaître l’ange annonciateur de la parole divine et enlève ses chaussures selon l’ordre divin. Dans le texte biblique la voix sort du buisson.
La personnalisation de l’ange de l’Eternel s’adressant à Moïse est un ajout imaginaire de Froment.
L’ange est gracieux, il se tient debout, sa main gauche fait un geste de bénédiction. Il est richement vêtu. Froment s’est inspiré des vêtements du haut-clergé de son époque.
L’ange porte un grand manteau retenu par un médaillon évoquant la Genèse 3.

Le médaillon sur la poitrine de l’ange est le sujet du retable : la Rédemption.
La Vierge Marie, mère de Jésus, fils de David et fils de Dieu, est en effet celle par qui le salut offert par Dieu a libéré les hommes de la malédiction tombée sur Adam et Eve. Marie est la nouvelle Eve et Jésus, le nouvel Adam qui apporte le Salut, la vie éternelle.
Le sujet est repris par la chasse à la licorne qui décore les écoinçons de part et d’autre de l’arc cintré.

Le registre supérieur est consacré au buisson ardent qui devient ici un imposant massif de figuiers, de ronces, d’églantiers et d’aubépines. La végétation forme une couronne au milieu de laquelle trônent la Vierge Marie et l’Enfant Jésus.
Les arbres sont plantés au sommet d’un rocher nu.
La Vierge est représentée en majesté présentant Jésus au centre du buisson dont les flammes sont changées en fleurs.
Marie est humaine et charmante.
L’enfant joue avec un miroir.

Pour certains historiens, la présence de la Vierge correspond à une conception particulière de l’épisode du buisson ardent, celle de l’ordre des Victorins dont le siège était l’abbaye Saint-Victor de Marseille.

Le buisson en feu de la bible n’apparaît pas sur ce panneau, mais le peintre y place quelques flammes dans la partie supérieure.

Deux inscriptions en latin figurent sur le cadre.

En-dessous du panneau, expliquant le message :
« Dans le buisson incombustible que Moïse avait vu, nous avons reconnu ta glorieuse virginité, sainte mère de Dieu ».
Au-dessus du panneau, l’inscription du bandeau supérieur :
« Celui qui m’aura trouvé trouvera la vie et puisera le salut dans le sein de Dieu » évoque quant à elle, le peuple des croyants sauvés par leur foi : ils sont symbolisés par les brebis qui broutent paisiblement à l’intérieur du fleuve qui coule du rocher (image biblique de Dieu) et sur lequel pousse le Buisson aux douze troncs de figuier.
Le fleuve traverse toute la terre… les moutons du premier plan se détournent du fleuve de vie.

L’arrière-plan est un paysage élégant baigné dans une lumière inspirée d’un paysage méditerranéen -provençal ou italien.
Froment a représenté un vaste paysage reconstitué comportant chemins sinueux, architectures lointaines et soleil levant.
Avec ce paysage le peintre donne de la profondeur à sa composition avec un effet de perspective.

Ce paysage n’a aucun rapport avec celui que connaissait les juifs du temps de Moïse. Il s’agit d’une licence picturale courante à l’époque.

 

Les panneaux latéraux :

L’ouverture du retable ne peut se faire que par le panneau gauche où est représenté l’Archange, ainsi apparaît d’abord le roi René.

Les panneaux latéraux sont consacrés aux donateursagenouillés : à gauche, le roi René et à droite sa seconde épouse, Jeanne de Laval.
Ils sont tous les deux représentés avec beaucoup de réalisme et dans l’attitude pieuse des donateurs.

Le panneau gauche représente le roi René devant un prie-Dieu drapé à ses armes (Hongrie, Sicile, Anjou, Aragon). Il est à genoux face à une bible sur laquelle il a posé sa couronne. Il est entouré de ses saints protecteurs, avec de gauche à droite :
Sainte Madeleine patronne de la Provence, très élégante.
Saint Antoine, l’ermite égyptien et fondateur du monachisme,  affublé d’une grande barbe,  a un regard boniface.
Saint Maurice, patron de l’Anjou portant la bannière de l’ordre du Croissant fondé par le roi, a l’aspect d’un reître.

Le panneau de droite représente Jeanne de Laval agenouillée devant un livre d’heures ouvert sur un pupitre décoré à ses armes (Jérusalem, Barrois, Bretagne, Montmorency-Laval). Elle est accompagnée- de gauche à droite :
Saint Jean
Sainte Catherine d’Alexandrie- qui rappelle les délicieuses Vierges de Simone Martini
Saint Nicolas-patron de la Lorraine, en évêque solennel- à ses pieds apparaissent les enfants que, selon la légende, il aurait ressuscité.

 

Le triptyque fermé

Les retables n’étaient ouverts qu’à l’occasion des cérémonies, ou éventuellement pour la durée des offices.

Les volets fermés représentent des niches imitant des sculptures par la technique des grisailles (nuances d’une même couleur avec effets de clair-obscur imitant la pierre).
Nicolas Froment a représenté en trompe-l’œil, une Annonciation.
Il a peint deux sculptures placées dans des niches de pierre.
L’archange Gabriel et la Vierge Marie sont face à face.
L’archange Gabriel- à gauche, annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ.
La parole de l’archange et la réponse de Marie sont inscrites sur des parchemins fixés au centre, comme collés sur la pierre.
L’archange porte un rameau d’olivier vert avec douze olives -symbole de paix et de salut offerts, et seul élément en couleur de la grisaille.

La monumentalité du triptyque, les couleurs vives et le cadre doré donnaient de l’éclat à la cérémonie et en accentuait la dimension spirituelle.

 


Analyse

I-   Tout dans ce retable est symbole.

Le buisson ardent représente l’un des symboles les plus puissants et énigmatiques de la manifestation de Dieu aux hommes.

Aucun détail -33 espèces sont dénombrées, des couleurs, des gestes, des objets (vêtements, médaillon, miroir, soleil levant), des animaux (brebis, bélier, bouc, chien et escargot -au premier plan) n’est gratuit.

Tous les éléments du paysage de Froment ont une signification qui sert le propos du retable.

L’escargot un vrai ! est peint, au tout premier plan, sur la limite de la bordure d’or.
L’escargot qui ressort de terre à Pâques, est un symbole de résurrection, tandis que la spirale de sa coquille suggère le déroulement sans fin de la vie éternelle.

Moïse reçoit la révélation de l’existence d’un Dieu unique par un buisson qui brûle mais ne se consume pas.
Le buisson ardent représente la puissance divine dans toute sa force et sa grandeur.
Froment a interprété librement le mythe en mêlant Ancien et Nouveau Testament puisque la Vierge et l’enfant Jésus sont associés au buisson ardent.
Moïse garde le troupeau et la révélation divine se manifeste par l’apparition d’un ange et de la Vierge trônant sur le buisson ardent.

Au flanc du rocher sort une source. Elle est représentée sur l’herbe, plaquée à la surface du tableau,  le regardant l’associe à la main levée de Moïse.
On songe à la scène de l’Exode, où Jéhovah annonce à Moïse : « voici que je me tiendrai devant toi sur le rocher qui est Horeb ; tu frapperas le rocher et il en sortira de l’eau, et le peuple boira ».

La source jaillissant du rocher symbolise les dons spirituels du Christ.
La source délivre de la mort, elle est source de vie.

Le verdoyant buisson pousse sur un rocher stérile et le regardant n’en ai pas surpris.
Ce miracle est reconnu puisque selon la Bible Dieu serait à l’intérieur de ce buisson ardent.
C’est une apparition de Dieu éblouissante, une théophanie.

Le paysage de l’arrière-plan a le rôle d’une vertu théologale, il donne du souffle à la vision d’espérance.

Le soleil levant est un symbole de résurrection et l’image du Christ.

 La dimension symbolique religieuse à cette époque est très importante.
La composition de Froment,  d’un réalisme scrupuleux, développe chaque image dans l’esprit de donner une figure concrète à chaque concept de l’esprit.


II-  Le clergé de l’époque établissait couramment des relations entre Ancien et Nouveau Testament
.

Deux éléments clefs de la foi d’Israël sont dévoilés dans ce récit biblique du buisson ardent : l’identité du Dieu d’Abraham et la vocation de Moïse à mener son peuple hors d’Égypte vers la terre promise.
Le feu rayonnant du buisson ardent démontre que rien n’est impossible à Dieu et qu’un peuple en apparence abandonné de tous peut encore espérer s’il sait écouter la voix divine.
La parole divine exprimée dans l’Ancien Testament renvoie à la virginité de Marie. Placée sur le buisson, elle est traversée par le feu émanant de Dieu sans en être atteinte dans sa chair.
La Vierge et l’enfant apparaissent en toute quiétude au milieu des flammes du buisson.
Le thème iconographique de l’ancien Testament est associé aux grâces du culte marial du XVe.

Les Pères de l’Église ont rapproché la Vierge Marie du buisson ardent qui reçut le feu de l’Esprit sans perdre sa virginité.

Ce transfert de signification met en relation les événements de l’Ancien et du Nouveau Testament.

La typologie intervient dans l’Annonciation peinte sur les volets fermés, l’ange qui s’adresse à Marie tient à la main une branche d’olivier, rappel du premier message de réconfort adressé à l’humanité par Dieu, quand la colombe ramena à Noé le rameau d’espérance d’au-delà les eaux.

De Noé à Marie en passant par Moïse s’illustrent toujours différemment et toujours semblablement les occasions où s’est actualisée la Promesse du Salut.

Pour le vieux roi René qui savait sa fin proche, c’est ainsi qu’il l’interpréta, le triptyque est une allégorie du salut.

Les gens de cette époque, même nobles ou rois, baignaient dans une religiosité simple et naïve.
Les images de miracles ou d’apparitions exerçaient sur eux, une fascination.
Si de telles mises en relation entre Moïse et la Vierge paraissent aujourd’hui des ruses d’une grande naïveté, elles étaient vues au XVe comme des raffinements seulement accessibles aux lettrés.


III-   La scène du Buisson ardent traitée par Nicolas Froment appartient
encore au Moyen-Âge par sa dimension sémantique.

Le buisson ardent est une œuvre exemplaire de l’allégorisme médiéval, cette théorie du sens, développée tout au long du Moyen-Âge.

Le sens littéral est l’apparition du buisson ardent à Moïse, le sens moral est l’exemple de la bonne conduite du troupeau des brebis, le sens philosophique est l’affirmation allégorique que ceux qui ainsi font, seront récompensés – illustrée par le motif de l’eau salutaire.

Le retable pose la question :
Qu’est-ce que donc que le salut ?
L’homme a-t-il une chance de vivre après sa mort et peut-il avoir accès à la vie divine et donc être parfaitement heureux ?
La réponse est donnée étape par étape au regardant.
Les personnages, les inscriptions latines et les plus modestes détails de l’œuvre, se dévoilent peu à peu et donnent le sens profond de la Révélation chrétienne.

Il est vain de rechercher dans cette œuvre soumise à l’allégorie des images de la réalité géographique.

Jean Arrouye -Université de Provence d’Aix :
« Dans le buisson ardent le paysage est figure de l’inimaginable »

IV-  L’originalité de Froment provient du son style.

Formé par des peintres flamands, Froment eu la chance de rencontrer le Roi René qui appréciait beaucoup ce style réaliste.
Froment ayant aussi côtoyé les peintres italiens, son style est un compromis comportant des figures flamandes et un arrière-plan italianisant.
Froment mélange les clairs obscurs italiens et la sévérité expressive flamande. L’élégante conjugaison de ces deux influences constitue son originalité.

Cette originalité est reprise par les peintres provençaux du XVe que les historiens regroupent sous l’appellation seconde école d’Avignon.

Ce triptyque d’une extraordinaire virtuosité, est aussi beau dans ses couleurs chatoyantes que dans ses grisailles.

 

Conclusion

Comparé à Enguerrand Quarton, Nicolas Froment est un peintre plus traditionnel.
On ne trouve pas chez Froment la qualité chromatique et le sens de la dramaturgie de son prédécesseur.
Le Couronnement de la Vierge- 1454 ou La Pietà de Villeneuve-1454-56
(Vous retrouverez ces tableaux en consultant l’index des artistes sur l’étoile Guess Art)

Le triptyque du buisson ardent est une des œuvres maîtresses de l’école d’Avignon du XVe.  Les personnages y sont largement traités et on y retrouve, en même temps, une grande minutie d’enluminure. 

Le regardant est admiratif devant ce tour de force : le peintre est parvenu à concentrer en une seule image l’histoire du Salut de l’humanité, de la Genèse à l’Apocalypse.

Nicolas Froment crée avec ce triptyque un espace pictural original et signe un chef d’œuvre majeur de l’école d’Avignon.