Édouard Manet (1832-1883)
La serveuse de bocks
1878-1879
Huile sur toile
Dim 77,5 x 65 cm
Conservé au musée d’Orsay à Paris
Le peintre
Manet est habitué depuis son plus jeune âge à fréquenter les salles du musée du Louvre en compagnie de son oncle maternel qui, le premier l’encourage à s’exercer au dessin.
Manet étudie auprès de peintres reconnus auxquels il doit un apprentissage en partie fondé sur la copie des maîtres anciens. Il passe six années d’apprentissage chez Thomas Couture et il copie les œuvres au Louvre.
Manet complète sa formation par des voyages en Italie. Il séjourne plusieurs fois en Italie au cours des années 1850 où il découvre non seulement les œuvres des musées mais aussi les fresques ornant les monuments.
Ce parcours, classique pour un jeune artiste se fait en dehors de l’École des beaux-arts, signe possible d’un précoce désir d’indépendance et assurément révélateur d’une condition sociale élevée.
En digne élève de Thomas Couture, Manet copie surtout les peintres vénitiens du XVIe et les autres coloristes que sont Rubens, Rembrandt ou Boucher.
Du côté des maîtres contemporains, ce sont Ingres et Delacroix qui règnent comme deux figures tutélaires et rivales de l’art français durant ses années d’apprentissage. Manet s’entretient avec Delacroix dans son atelier.
Manet qui a les moyens financiers de ses visées tient à exposer au Salon qui reste l’espace de confirmation des peintres, de leur valeur.
Être officiellement consacré l’obsédera jusqu’à sa mort.
Il est sincèrement persuadé que la nouveauté de son art finira par triompher auprès du plus grand nombre, comme Delacroix et Courbet avant lui. Manet n’exposa jamais aux côtés des impressionnistes. En ce milieu des années 1860, Manet, qu’on le défende ou le décrie, est devenu, en moins de cinq ans, une figure centrale du Paris artistique.
Aussi, dès 1861, sa stratégie a une double dynamique, le Salon et le marché privé.
Le succès n’arrive qu’en 1873, un an plus tard, les impressionnistes lui proposent d’exposer avec eux, mais Manet décline la proposition. Leur contact va influencer sa peinture qui devient plus claire, plus vibrante, Manet se consacrant à des toiles de plein air.
Manet a toujours agi en peintre d’histoire, par ambition, puis par souci de coller à l’actualité politique.
L’arrivée des radicaux au pouvoir, en 1879, lui donna un dernier coup de fouet.
La maladie va mettre un terme trop rapide à sa carrière.
Manet est un héros de l’art moderne. Manet est un homme élégant et il le sait. Il est spirituel, à l’aise en société, recevant artistes, amis et journalistes, dans son atelier. Manet n’est pas un homme de salon, mais il bavarde au café, souvent au café Guerbois où il retrouve les peintres et les hommes de lettres, ses amis.
Il pose volontiers pour ses pairs ou pour des photographes.
Manet a connu une vie de couple épanouie auprès de Suzanne Leenhoff, talentueuse musicienne hollandaise qui fut son professeur de piano puis sa maîtresse avant de devenir son épouse en 1863. Sa présence toujours sereine figure régulièrement dans les œuvres de Manet. Cependant, le membre de sa famille que le peintre a le plus souvent représenté à ses débuts est Léon Koëlla, fils naturel de Suzanne.
Le tableau
Vers la fin des années 1870, Manet a peint une série de tableaux ayant pour sujet les brasseries et cafés-concerts de l’époque. Certains présentent de grandes similitudes avec la composition du tableau.
Le Coin de café-concert, conservé à la National Gallery à Londres et Au café, dans la collection Oskar Reinhart, Winterthur sont des fragments d’une composition initiale unique et de grandes dimensions. Manet a coupé en deux parties inégales un tableau intitulé Café-concert de Reichshoffen.
La composition de La serveuse de bocks du musée d’Orsay présente une grande similitude avec celle de Coin de café-concert.
La serveuse de bocks est d’abord dans la collection Pellerin, ensuite dans la collection Bernheim-Jeune à Paris, puis dans la collection Denys Cochin à Paris.
Le tableau passe dans la collection Kojiro Matsukata jusqu’en 1959.
Le tableau est entré au musée du Louvre en application du traité de paix avec le japon, en 1959.
De 1959 à 1986, le tableau est au musée du Louvre dans la galerie du Jeu de Paume.
En 1986, le tableau est affecté au musée d’Orsay.
La consommation de bière se développe sensiblement en France au XIXe.
La révolution industrielle lance sur le marché des produits de meilleure qualité (pasteurisation).
Les brasseries qui fabriquent et débitent cette boisson se multiplient à Paris qui en concentre plusieurs centaines. L’usage de la bière entraîne celui du tabac chaud, pipes, cigares et cigarettes.
Dans les établissements du quartier latin ou des Grands Boulevards, se retrouvent volontiers une clientèle d’étudiants, de journalistes et d’artistes (Monet, Courbet, Vallès et Baudelaire).
Les ouvriers côtoient les bourgeois dans une ambiance bruyante, enfumée, dans un véritable corps à corps social.
Les femmes travaillent sur la scène ou à la table. Les hommes se détendent, parlent boivent et fument.
La bière est servie dans des bocks de 20cl, ce sont de grands verres à anse. Leur nom provient de l’allemand Bockbier, soit « bière de bouc » selon le dessin d’une célèbre marque d’Einbeck.
Composition
La scène se passe dans une brasserie de café-concert.
Le cadrage est très serré, la composition se présente comme un instantané photographique.
Cette composition est d’une grande modernité.
Ce zoom sur l’image donne une grande énergie au tableau.
À droite de la composition les bocks sont coupés, à gauche, des touches vertes et grises sur le mur du fond, se poursuivent vers l’intérieur du tableau, elles sont dissimulées par la matière blanche de la robe de la chanteuse qui est partiellement coupée. Le client du premier plan est coupé au niveau du buste, sa blouse continue sans interruption jusqu’à la coupure de la toile et, dans le haut de la composition, une matière rouge est présente sur toute la partie supérieure du tableau. Dans la partie représentant le papier peint, les fleurs, les bandes jaunes et une couleur grise la dissimulent en grande partie. Elle est plus directement visible dans le quart supérieur gauche.
Le lustre est coupé.
Ce travail de hors champ renforce le sentiment de captation de la scène sur le vif.
Le regardeur imagine ce qu’il ne voit pas, à savoir une foule de clients qui se pressent pour boire, fumer et regarder le spectacle.
Au premier plan un homme de profil fume une pipe, il porte une blouse de peintre et observe une chanteuse sur la scène située au fond à gauche de la composition.
Au second plan on aperçoit le dos d’un bourgeois portant un chapeau haut de forme et une serveuse qui de face plante son regard dans les yeux du regardeur, comme si elle allait prendre sa commande. Elle s’apprête à servir deux bocks qu’elle tient de la main gauche. La serveuse constitue le pivot de la composition.
Dans son dos, le décor de petites fleurs peintes, grimpe au mur.
Manet fait circuler les yeux du regardeur dans ce tableau.
Le regardeur observe une simultanéité d’actions, toutes les actions tiennent ensemble dans le tableau et en même temps chaque personnage est à son affaire. Manet établit l’égalité du tout au regard de la composition.
Le point de vue du regardeur est celui d’un consommateur assis à une table.
Dans ce tableau le regardeur perd l’illusion de la profondeur, c’est une marque de la modernité.
Manet en travaillant la frontalité de la serveuse gomme la profondeur de la pièce.
L’année précédente Manet a peint Coin de café-concert, le cadrage est plus large. Dans cette première version on retrouve les éléments majeurs de cette composition.
Dans cette première version, le regardeur voit la chanteuse sur la scène et la table sur laquelle est accoudé le client du premier-plan. La serveuse ne nous regarde plus, ses traits sont confus. Les bocks qu’elle tient haut sont bien visibles.
Les effets lumineux sont produits par l’éclairage artificiel.
Il y a dans ce tableau une richesse et une diversité des couleurs.
Manet est l’initiateur d’une peinture atmosphérique.
IL est peint vif et emploie des couleurs crémeuses.
Ses coups de pinceaux sont larges et visibles, Manet applique ses couleurs lourdement. Certains morceaux sont peints de manières très définies d’autres sont plus grossiers, c’est ce mélange qui fait le tableau. Manet crée un déséquilibre qui est l’essence de la composition.
Ses modelés rapides et sa touche esquissée reproduisent la manière dont l’œil appréhende une scène, donnant l’impression de saisir un instant fugace.
La radiographie infrarouges révèle que les couleurs sont dues, dans chaque couche, à des mélanges complexes et très élaborés de pigments. Dix pigments différents ont été identifiés dans une seule couche du bleu de la blouse du fumeur. Cette richesse pigmentaire dans une même matière témoigne d’une recherche de tons par de subtils mélanges.
Des mélanges aussi intimes n’ont pu être obtenus que par un travail sur la palette particulièrement soigneux.
En proportions variables, le vermillon et une laque organique rouge, constituent la couleur dans la partie supérieure du tableau à gauche comme à droite. Cette unité confirme que le gris, les rayures et les décors floraux du papier peint ainsi que la chanteuse ont été ajouté sur la même couleur générale de fond.
L’homogénéité de ces mélanges intimement réalisés met en évidence le soin que Manet apportait à leur élaboration.
L’intensité picturale se porte pareillement sur tous les éléments du tableau.
Manet s’intéresse à la mode vestimentaire pour décrire la société dans laquelle il vit. La notion d’élégance n’est plus liée pour Manet à un milieu social.
Manet attire l’attention du regardeur sur les vêtements de la serveuse et, sur la composition associée à ce moment d’existence et empruntée à la photographie. L’effet produit est l‘instantanéité de la vision globale.
Manet exprime sa modernité : La scène et les personnages sont pris en suspens, sans pose ni pause.
Manet peint en atelier.
Il réalise donc un travail précis de retranscription.
Pour recadrer son sujet Manet pratique la découpe de ses toiles.
L’étude aux infrarouges de La serveuse de bocks montre qu’il en été ainsi pour cette toile.
Analyse
Manet peint les brasseries au moment de la sortie des romans de Zola –L’Assomoir-1877 et représente des portraits de femmes du peuple. Cette serveuse pourrait être une Gervaise et les clients des Rougon-Macquart.
Manet installe un dialogue entre son tableau et le roman.
Les transformations sociales qui apparaissent à a fin du XIXe offre aux peintres et aux écrivains l’opportunité de traiter des sujets inédits, hors de la sphère académique ou politique.
Paris est devenu la cité des plaisirs à la mode.
Les café-concert, lieu de sociabilité rénovée et ouverte aux échanges jouent un rôle essentiel. Le café Guerbois, puis celui de la Nouvelle Athènes, sont des points de ralliement où collectionneurs, critiques et artistes débattent des idées neuves. Ce sont des prolongement de l’espace privé où l’on de se donne à voir à ses pairs.
Les tableaux se situent comme autant d’allégories de la vie moderne et de la nature nouvelle des relations humaines.
I- Manet représente une scène de la vie quotidienne d’un café parisien.
Son approche personnelle soucieuse du réel l’amène à peindre cette serveuse de bocks.
Manet aime à traiter ses modèles avec une certaine majesté. Cette serveuse a une présence solennelle.
Elle occupe le cœur de la composition, tournée de face, dans une pose qu’on pourrait dire héritée des maîtres anciens, son regard franc tourné vers le regardeur.
L’intensité de sa présence est magnifiée par les couleurs chaudes du décor et de la bière.
En optant pour une représentation ancrée dans la tradition, Manet exprime une certaine déférence envers son modèle.
Cet hommage est aussi pour Manet un moyen de légitimer sa propre peinture.
Cependant Manet n’idéalise pas les traits de sa serveuse, il s’intéresse d’abord à la singularité de sa physionomie. Au-delà de sa physionomie, Manet s’intéresse à la vie intérieure de sa serveuse.
A/ Il se dégage de ce modèle une puissance plastique et une force d’émotion qui s’impose immédiatement à l’œil du regardeur.
La serveuse occupe le centre géométrique de la composition tout en étant au second plan, elle nous observe avec la distance du regard, s’apprêtant à prendre la commande.
Son énergie s’oppose au flegme du client accoudé tirant sur sa pipe qu’il tient à la bouche.
Manet saisit la virtuosité du geste particulier d’une serveuse travaillant dans un établissement conjuguant les activités de « brasserie à femmes » et de café-concert.
B/ Manet peint un tableau en rapport avec une situation qui le touche en tant que citoyen.
Grâce à sa mise en scène efficace, il cherche à frapper l’opinion.
L’effet de proximité produit par les dimensions du tableau et son cadrage montre avec force l’engouement des parisiens pour les café-concert et traduit la dynamique de la scène.
Manet cherche à insuffler à son tableau la spontanéité d’une scène prise sur le vif.
Manet peint une tranche de vie.
C/ Cette toile représente, en outre, une vision de l’oisiveté moderne.
Manet a saisi les changements sociaux de la deuxième partie du XIXe et peint une nouvelle classe de loisirs.
Manet a le désir de fixer à travers une série « naturaliste » les plus saisissants caractères du
« Paris nouveau » de la Troisième République.
Manet sait traduire le flux, la fièvre, le caractère même de la vie moderne.
Dans ce tableau comme le précise Bataille, Manet est le « peintre d’un pittoresque » de son époque.
Peintre urbain, du moderne et de l’actualité, l’artiste habille sa peinture d’une dimension sociale.
D/ Plus qu’à un groupe social, Manet s’intéresse spontanément à des individualités.
Il peint des êtres humains réels.
Il repère ainsi la « servante de bocks » la plus experte dans la brasserie du cabaret de Reichshoffen boulevard Rochechouart.
Manet tire le vécu et la pensée vers l’expression formelle.
Le peintre est sensible à l‘unité formée par la serveuse avec la tenue qu’elle porte.
Dans ce tableau domine la réalité du corps et la détermination du regard de la serveuse.
Le peintre combine au physique du modèle, l’accord unique qui convient à une personne singulière.
Manet n’entend pas spéculer sur le sentiment ni introduire ses idées sans avoir savamment et subtilement organisé la « sensation ».
Avec son visage au regard interrogateur, la serveuse est puissance et présence publique.
Manet fixe fortement le charme distinct et abstrait de la serveuse.
Ce sont le désengagement et l’anonymat de ses modèles qui caractérisent la modernité des œuvres de Manet.
II- Manet a toujours agi en peintre d’histoire, par ambition d’abord, puis par souci de coller à l’actualité politique.
Manet est l’opérateur d’une révolution symbolique à la force motrice puisée dans le réservoir du passé. Bien que Manet rejette les normes académiques, ses influences restent traditionnelles.
La tradition représente une forme variable qui joue un rôle clef dans la mise en histoire de Manet.
Manet précise : « je peins ce que je vois et non ce que les autres aiment voir ». Manet s’autorise à représenter ce qu’il voit et non ce que les conventions veulent qu’on voie.
Manet est déterminé à révolutionner la peinture d’histoire dans l’espace public où elle prend son sens.
Témoin de son époque, Manet veut jusqu’au bout coller à l’actualité politique.
A/ Manet est l’inventeur de la vie moderne.
Il a inventé la planéité du tableau, le contraire de l’illusion.
Le regardeur est dans la capacité spatiale et psychique du tableau.
Le regardeur est presque dans un rapport de transfert. La projection que le regardeur fait sur la serveuse marche dans les deux sens, le personnage se projette également sur le regardeur. Cette essence de la dualité n’existe que dans la relation.
C’est une frontalité, comme si la serveuse tenait le regardeur à distance et en même temps c’est une relation.
Que se passe-t-il dans cette projection mutuelle. Il s’agit vraiment d’une projection mutuelle.
Manet peint ce qu’il voit, il n’y a pas d’éloquence dans ce tableau.
Bataille : « Il est vrai que la peinture de Manet raconte, elle ne raconte pas moins que celle de Goya. Mais dans l’indifférence à ce qu’elle raconte ».
B/ Manet est un peintre de figures, les impressionnistes sont des peintres de paysages, un fossé sépare Manet de l’esthétique impressionniste.
Après Manet, les peintres impressionnistes sont les premiers à peindre des sujets véritablement
« modernes », contemporains : des scènes de rue, des guinguettes, des sujets correspondants à l’urbanisation de l’époque et un goût de plus en plus répandu pour les « parties de campagne ».
Conclusion
Étant à son époque l’un des artistes les plus controversés, Manet a traversé de nombreuses critiques pour se hisser au sommet de son succès.
Malgré les critiques reçues, Manet a réussi à impressionner le public d’art parisien. Jamais avant Manet le divorce du goût du public et de la beauté changeante, que l’art renouvelle à travers le temps, n’avait été si parfait. Delacroix, Courbet et même Ingres avaient fait rire. Mais l’Olympia est le premier chef d’œuvre dont la foule ait ri d’un rire immense.
Un critique, Duranty a clairement souligné ce contraste, il écrivait en 1870 : « Dans toute exposition, à deux cents pas à travers les enfilades de salles, il n’y a qu’un seul tableau qui se détache de tout le reste : c’est toujours le tableau de Manet. On peut dire qu’il est bizarre qu’une chose ne ressemble pas aux autres. »
Ce que Manet voulait était l’accord, le succès officiel et la consécration d’un monde. Manet ne sut ni se détacher des autres ni s’y accorder. Il se tenait entre deux eaux. Seule l’exaltait la grâce d’entrer dans un monde de formes nouvelles qui le délivrât, et les autres avec lui, des contraintes, de l’ennui, des mensonges que le temps révélait dans des formules mortes.
Édouard Manet fait figure d’enfant terrible pour ses modèles esquissés, sa facture énergique et ses représentations souvent imposantes de sujets quotidiens.
Manet dérange et ne veut pas satisfaire.
Manet est un peintre de la vie moderne telle qu’il l’observe.
Manet a ouvert une nouvelle ère qui a servi de base pour toutes les expérimentations à venir des impressionnistes et des postimpressionnistes.
Manet est un père fondateur, inspirant des décennies et des générations d’artistes à venir.
Le riche terrain que représente la réception du peintre à l’international, et plus particulièrement en Allemagne, permet de nuancer ce complexe du rapport entre tradition et modernité traversant l’existence de créateur de Manet.
Dans la préface du catalogue de l’exposition qu’il dut, en 1867, organiser à ses frais, Manet s’adressait à ce public qui le malmenait dans les termes les plus modestes : « M. Manet a toujours reconnu le talent là où il se trouve, et n’a prétendu ni renverser une ancienne peinture ni en créer une nouvelle. »
Manet, disparu en 1883, sa réputation tenace de perturbateur fut progressivement lissée et assagie par une instrumentalisation républicaine dont la rétrospective du centenaire de sa naissance, organisée à l’Orangerie des Tuileries en 1932, représente l’un des points culminants.
Dans un travail passionnant portant sur les réceptions du peintre au XIXe, Mathieu Léglise a d’ailleurs balisé les rouages idéologico-esthétiques de cet événement de sacre national.
Sources :
Revue Persée – Jean-Paul Rioux La serveuse de bocks -étude technique et comparaison avec des œuvres apparentées.1989
Georges Bataille : Manet –1955